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SES BELLEY
20 décembre 2016

Journal 2009-2010

 

 

                 
   

 

 
 
   

Xe Biennale

Art contemporain  de LYON

 
   
 
     
 
   

 

 Le spectacle du quotidien

 

                    Lycée du Bugey

                    TES2-1ES2

                               2009-2010

 

 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Editorial

            La Xe Biennale d’art contemporain s’est tenue à Lyon en 2009. Son thème : «  le spectacle du quotidien ». Les élèves de 1ES2 et de TES2 du lycée du Bugey de Belley ont réalisé un compte rendu d’une œuvre étudiée au cours de cette visite.

            La région Rhône Alpes, avec la carte M’RA et les projets demain en mains, a permis de profiter de cette biennale, en finançant le bus, l’entrée et les visites guidées au Musée d’art contemporain de Lyon et à la Sucrière.

Nous remercions nos deux partenaires pour leur soutien financier.

Nous remercions Elisabeth JUGNON enseignante en sciences économiques et sociales ainsi que l’ensemble des enseignants qui ont participé à cette visite, qui ont donné de leur temps et sans qui cette sortie n’aurait pu exister.

                                                                                                Benoit Dupont

 

Sommaire

1- BARRY MC GEE, INSTALLATION 2009, FAVETTE Nicolas TES2

2- Tsang Kin-Wah « The Seconde Seal » Every Being that Opposes Progress Shall Be Food For You par Blaser Thomas  TES2

3- Underground-flowers: Ségolène Martinez - Clément Courtial TES2

4- Le spectacle du quotidien : Leïla BOUCHAHDANE - Adeline THOMAS 1ES2

5- TOY EMISSIONS : PIRAT AURELIE - SEDDIKI LEILA TES2

6- Palas Por Pistolas : Bellemin-magninot Leslie 1ES2

7- Gosthing Mounir Fatmi :Lacroix Fanny TES2

8- What a Difference a Day Made : EHRSTEIN Mélanie - DIERICKX Cindy 1ES2

9- Kin-Wah Tsang Let us Build and Launch a Blue Rocket to His Heaven » Aline Chaussemy et Sarah Caër 1ES2

10-The Spirit of Uhyst   Katerina Seda - Dupont Benoit 1ES2

11- Untitled (Portable Planetarium) par Sarah Sze SACQUIN David SCHMITT William 1ES2

12- Barry McGee , installation, Chapel Alexis- Pradier Alan 1ES2

13- Le jardin de pins aussi féroce qu’un tigre, GOEDERT Julien - GOMEZ Simon 1ES2

14- Dora Garcia «Steal this book», DUPAS Charlène - PLACE Julia 1ES2

15- «The spirit of Uhyst» Katerina SEDA, VARREL L.  DUBOIS J. COUTURIER E. SUCILLON L. TES2

16- What a difference a day made – Michael Lin, Jannet  Alison - Ramoul Maxime 1ES2

17- Les Roms. De Lucy Orta et Maria Papadimitriou, Duhautois Alice TES2

18- La cabane du cinéma : Valentin SAUVE TES2

19- Le Portail, Tuncu Cindy - Hingrez Dounia 1ES2

20- Installation de Barry Mc Gee, Akhbouche Najoua - Mazuir Clara 1ES2

21- Pedro Reyes : Palas Por Pistolas, MOSCA Alexandre TES2

22- «  EU Green Card Lottery » Société Réaliste, Roux JessicaTES2

23- The Second Seal de Tsang Kinwah, SAUQUET Julie - LAMBRECHT Aurélia 1ES2

24- The moving garden Lee Mingwei, CRETIN Coralie - MERCANTINI Marine 1ES2

25- The second seal, Binaud Séverine - Leprêtre David 1ES2

26- Please, help yourself Ceren Oykut, Poncet Lise -Thivolle Nicolas1ES2

 

 

 

 

 

 

 

1-FAVETTE Nicolas Term ES 2

BARRY MC GEE, INSTALLATION 2009

 

BARRY MC GEE est un artiste graffiteur et tagueur né en 1966 à San Francisco. Il a créé cette installation pour la biennale. L’artiste est un pionnier de l'art de rue, il fait partie d’un groupe qui s’appelle TWIST.

 L'art de rue est souvent d’origine populaire. On peut distinguer 2 pratiques : Il y a le tag qui est une simple inscription, souvent un écrit réalisé à la hâte, et le graffiti est quant à lui un dessin, une inscription ou des mots avec des lettres qui sont plus grosses et en couleurs. Le graffiti est fait avec une bombe de peinture, alors que le Tag est fait avec un marqueur indélébile. Ce sont souvent  des jeunes qui vont marquer leur Pseudo ou leur Surnom, ils agissent en groupe, la solidarité et l’esprit d’équipe sont développés, car un Graf doit être fait le plus rapidement possible, chacun a une tâche précise et déterminée, comme si ils partaient à la conquête de la société cherchant à s'approprier de nouveaux territoires.

Le développement de ces pratiques représente un moyen pour certains jeunes, souvent issus de milieux défavorisés (Banlieues, Harlem) de se faire connaître, comprendre et s’exprimer sur leur société. Il joue au chat et à la souris avec les forces de l’ordre, pour re-décorer et s’approprier les infrastructures urbaines qu’ils jugent obsolètes. Noter son Nom, c'est se créer une identité, chercher à s'attribuer un territoire en se donnant une place dans la société. C’est donc leur exclusion et leur rejet qu’ils veulent faire entendre, leur expression est donc la preuve d’un véritable malaise social.

Ils pratiquent cet art sur des lieux géographiquement stratégiques, comme des ponts, autoroutes, immeubles, à la recherche constante du point le plus haut, pour que leurs marques soient le plus difficile à enlever et nettoyer avec pour objectif que la plus grande masse puisse les voir le plus longtemps possible.

Ils vont graffiter des trains, métros, camionnettes, camions, tout ce qui bouge, qui roule, pour faire connaître ou faire circuler leurs contestations de la société. Ces actes permettent de diffuser leurs idées sur la société, qui ne veut pas les écouter. Ils revendiquent leurs libertés d'expression comme tout citoyen en Démocratie, sans être censuré par les médias classiques.

Leurs lieux de vie, les squattes dans les friches industrielles  dénoncent leur exclusion de la société de consommation, exprime leurs revendications leur choix de vie, souvent  en lutte contre les forces de l'ordre.

 

 

Cette œuvre représente le spectacle du quotidien, car on peut remarquer qu'il y a de plus en plus de groupes en marge de la société, mais que l'on voit de plus en plus de commerçants faire appel à des graffiteurs pour qu'ils aient de beaux motifs sur leurs vitrines pour qu'ils puissent attirer et vendre à une clientèle jeune.

 

L’art est donc un moyen d’expression, de revendications, qui peut permettre de critiquer et faire évoluer notre société, mais il peut être récupéré par celle-ci, et devenir un formidable moyen de faire du fric.


2-Blaser Thomas:  Tsang Kin-Wah  « The Second Seal » Every Being that Opposes Progress Shall Be Food For You

« Le Second Sceau » Tout être qui s'oppose au progrès devrait être de la nourriture pour vous

 

 
   

Cette installation « Le second Sceau » fait référence à l'apocalypse, elle fait partie d'une série « les sept sceaux » qui évoque les textes bibliques de St Jean. Tout commence dans le noir et dans le silence puis des mots ruissellent comme une pluie douce,  les hauts parleurs diffusent le son d'une pluie calme et apaisante.


 


                              

Mais petit à petit les mots se transforment en phrases qui tombent plus rapidement, plus nombreuses, les hauts parleurs augmentent eux aussi le son de la pluie, puis le rythme continue à augmenter crescendo donnant l'impression qu'une pluie de feu submerge la salle. La lumière devient aveuglante et le son assourdissant, créant une sensation de mal-être : les phrases sont rouges vifs, elles tombent violemment, nous donnant l'impression d'une pluie de feu ou de sang. La musique nous fait penser à un orage, une tempête.

 La plupart des mots ont une connotation violente mais s'agit-il d'une simple dénonciation de la violence ou une incitation à la violence et de quelles violences ?

« Vous voulez la vengeance-Ils veulent la vengeance-Vous avez besoin de vengeance-ils ont besoin de vengeance »

On retrouve l'idée de soi et d'autrui : complètement différent mais pourtant désirant les mêmes choses, ayant les même envies, les mêmes peurs, la même vision des choses et surtout commettant les mêmes erreurs. Tout au long de ses phrases il ne cesse de comparer « nous » à « eux » en montrant à quel point nous sommes semblables, sans que jamais nous ne nous en rendions compte, car nous pensons être uniques, supérieurs aux autres. Le fait que nous ne nous comprenions pas malgré nos ressemblances vient en partie de l'individualisme qui se fait toujours plus fort : nous pensons d'abord à nous, avant de penser aux autres, le malheur des autres fait notre bonheur, mieux vaut qu'un autre souffre que moi... mais de façon parallèle plus nous progressons, plus l'individualisme progresse, plus nous nous ressemblons.

                Tsang Kin-Wah aborde aussi le thème de l'évolution,  les messages sont  comme une frise chronologique de l'histoire de l'homme sur Terre. On peut voir une référence à la bible, au commencement il y a le soleil, la terre et le rouge ( prémisse du sang et du feu), en ce temps là n'existe que la paix et la justice mais rapidement l'homme trouve le fer, il conçoit l'arme à feu et lutte contre ses semblables.

« Le Soleil

La Terre

Et le Rouge

La Paix

La Purge

Et le Juste

Le Fer

L'arme à feu

Et la lutte »

Toutes les phrases alors parlent de la violence humaine montant crescendo avec l'évolution de notre société. Le constat est simple et implacable : violence, haine, jalousie, peur, isolement... pourtant à un moment il fait un appel sans équivoque :

« Tous les êtres, unissez vous - Tous les non êtres, unissez vous »

Il appelle à l'union, que chacun soit un être libre et émancipé, chacun doit prendre sa vie en main, que l'on construise ensemble nos envies, nos volontés et surtout cesser la lutte contre nos semblables. Cet appel peut rappeler celui de Marx « Prolétaires de tous les pays, unissez vous. »

Cette installation peut faire penser aux messages des panneaux électroniques d'information que l'on trouve sur les autoroutes ou les publicités des centres commerciaux. Cette profusion d'informations qui se déverse sur nous, elle participe à la construction de nos goûts, de nos opinions, nos façons de nous habiller, ce que l'on possède. Le paraître et « l'intégration de masse » sont ce qui nous définit en tant qu’individu. Mais sommes-nous encore des individus? Ne sommes-nous pas des automates formatés depuis la naissance par la société de consommation afin de devenir des rouages qui permettent  à la société de continuer à fonctionner ?

Lors de la projection, les spectateurs ne peuvent voir toutes les phrases car le flux d'informations arrive en continu, nous submerge, donc finalement seules quelques bribes  nous parviennent. Nous sommes dans une course à l'information, comme si nous voulions tout savoir, de peur que quelque chose nous échappe et cela avant tout le monde. Savoir trier et gérer ce flux est un véritable pouvoir, sans oublier qu'il y a aussi son mauvais côté : l'intox, la manipulation. C'est pour cette raison que l'artiste appelle les spectateurs à la prudence, il demande à chacun de faire abstraction de ses idées préconçues, de réfléchir et de développer une opinion par soi même et à ce moment là nous pourrons voir les véritables « dangers » et les véritables « ennemis » et enfin  passer de l'illusion à la réalité :

 

« Le Dangereux

Le non Dangereux »

 

« Le Tigre de papier

Le Tigre réel »

« Le vrai danger

Le danger du papier »

« Le Progrès réel

La véritable régression »

 

Ils nous questionnent, Sommes-nous plus heureux ?  Sommes nous plus libres ? Sommes-nous la société idéale sur laquelle les autres devraient se baser ?  Existons-nous vraiment comme individu? Ne sommes-nous plus que de simples consommateurs, qu'un simple rouage interchangeable ? Est ce que la société nous sert ou bien servons nous la société ? Pouvons dépasser cette violence ?

A travers cette installation Tsang kin-Wah veut nous questionner sur nos certitudes, sur tout ce que nous considérons comme  « acquis », pour retrouver notre propre vision, et considérer autrui comme nous même, car finalement il est notre reflet. Peut-être que ce serait un début de réponse aux violences qui existent et l'esquisse d'une société vraiment moderne et développée qui servirait les individus et non l'inverse.

 


3-Clément Courtial et Ségolène Martinez

 

UNDERGROUND FLOWERS

 

Yang JIECHANG

 

       
       
 

Artiste chinois né en 1956 en Chine, qu’il quitte  en 1989 lors des événements de Tien An Men. Depuis lors il vit et travaille à Paris et à Heidelberg (Allemagne).

 


L’installation  est constituée de 3000  pièces, représentant des os humains en porcelaine. Ils sont ornés de motifs bleus typiquement chinois. Ces 3000 pièces sont disposées dans des cadres en bois et sur d’énormes étagères, de sortes que l’on se croirait sur un site archéologique. La porcelaine des os leur donne un aspect précieux et les motifs démontrent une recherche esthétique.

L’artiste veut nous interpeller sur le massacre des étudiants de Tien An Men par le parti communiste chinois qui a bafoué la liberté d’expression des étudiants, en donnant l’ordre à l’armée de massacrer tous les opposants au régime. La taille de cette installation donne l'impression que nous sommes devant  un monument en hommage à ces étudiants,  pour qu’ils ne soient pas oubliés. En effet, il n'existe aucun monument commémorant cet événement. La finesse des porcelaines  nous montre que la représentation d’un massacre, celui de Tien An Men, peut devenir artistique.

Chaque cadre cherche à reconstituer un être, comme pour redonner une existence à chaque individu et lutter contre l’oubli de leur engagement personnel. Qu’est devenu l’étudiant qui a arrêté la colonne de chars et  a fait vaciller la dictature ? Ce héros retransmis par toutes les télévisions occidentales.

Le titre  « underground  Flowers »  veut dire : les fleurs du sous-sol, comme si il voulait transformer la mort,  en une  chose vivante que sont les fleurs. Elles poussent sur des ossements, de nouvelles idées apparaissent. Leur combat ne sera pas vain, il fera naître l’espoir d’une vie nouvelle On peut même voir un parallèle avec la revendication de liberté d’expression des étudiants et la volonté de l’artiste d’exercer sa liberté d’expression dans une biennale d’art contemporain, en faisant le choix de ce thème.

De plus les pièces de porcelaine ont été vendues aux enchères,  l'argent récolté servira à aider les sans domicile fixe français.

 

            Yang Jiechang est donc un artiste citoyen, qui veut lutter contre les  injustices du passé et être    un acteur politique engagé dans le présent. L’art devient un  moment de  partage des idées, mais surtout le vecteur de notre  engagement, nous devenons les acteurs de notre temps, nous devons lutter contre les injustices d’aujourd’hui.


4 -Le spectacle du quotidien

Leïla BOUCHAHDANE - Adeline THOMAS

 

 

Adel Abdessemed, né en 1971 en Algérie est un artiste contemporain. Il est élève des Beaux Arts de Lyon à partir de 1995. Il a ensuite séjourné et exposé à New York en 2001 grâce à une bourse d’artiste. Il réside à Paris. Il s'intéresse aux limites sociales politiques et culturelles dans les sociétés musulmanes et occidentales.

 

 

 

Les sangliers et l’âne dans la ville

Les sangliers

 

 

Cette photo met en scène six sangliers perdus en pleine en ville. D’ordinaire, les sangliers vivent dans la nature, dans la forêt, au milieu d’éléments naturels comme les arbres, la terre et les autres animaux. Ici, ils se trouvent sur un trottoir, dans la ville. Cela leur est étrange, ils ont l’air apeurés, fragiles sur ce terrain.  Ces animaux sauvages puissants sont totalement inadaptés au milieu que nous avons construit.    

 

L’âne

Sur la photo, un âne attaché qui rue. L’âne est un animal qui a été domestiqué, mais qui ne semble plus avoir de place dans nos villes.

Quelle place reste-t-il dans notre société moderne aux animaux domestiques qui ont été très utiles à la survie des hommes ?

 

 

 Ces deux photos, nous interrogent sur le rapport de l’homme à la nature, la   domestication de la nature, notre appropriation, les modifications irrémédiables que nous opérons, les effets de l’urbanisation. On détruit petit à petit la nature pour la remplacer par des villes et du béton. On empiète sur un territoire sauvage et naturel. Quelle place laissons nous aux animaux sauvages et domestiques. La nature est fragile, certaines espèces sont en voie de disparition. Ceci peut nous amener à nous interroger sur l’avenir de notre planète. Que va-t-il se passer si nous continuons de détruire la nature comme par exemple la forêt amazonienne ou encore si nous pêchons trop de thon rouge. La faune et la flore peuvent être amenés à disparaître et l’on sait très bien que c’est alors la survie de l’homme qui va se poser…

De drôles de couples

 

Le gorille et la mariée

Nous sommes en présence d’un gorille qui passe la bague au doigt d’une femme. C’est un couple surprenant. La robe de mariée blanche signifie la pureté. La femme est donc montrée pure et vierge. L’homme est assimilé à un animal ce qui peut montrer la sauvagerie. L’artiste veut-il dénoncer des violences physiques, sexuelles, psychologiques dans le mariage?

 

 

La femme et le squelette

 

 

Ici nous avons un couple vue de dos : une femme et un squelette, la femme tient le squelette par la taille alors que le squelette tient la femme par le cou. Là encore l’artiste veut nous faire réfléchir sur le couple. Le squelette peut représenter un mari mort ou absent. La femme continue de lui être attachée, comme si elle lui restait  fidèle après sa mort C’est elle qui supporte le couple, et qui lui reste attachée dans la société moderne urbaine.

 

L’artiste nous interroge sur le couple aujourd’hui. Qu’est ce qu’un couple. En France, avant les hommes avaient toute l’autorité dans le couple et décidait de tout. La femme passait de l’autorité de son père à son mari. Aujourd’hui les femmes ont acquit des droits et revendiquent l’égalité. Mais les attentes de la société envers une femme semblent très différentes de celles des hommes dans le couple et le mariage.

La représentation du pouvoir

 

 

L’artiste est allongé sur la statue d’Abraham Lincoln, le premier président républicain des Etats-Unis. La statue nous montre le pouvoir, la puissance de cet homme assis majestueusement, elle nous  impose le respect, on ressent toute la puissance des Etats-Unis d’Amérique.

 En France par exemple, le pouvoir n’est pas représenté de cette façon. Tous nos chefs d’Etat sont représentés debout.

L’artiste nous montre qu’il peut se prélasser dans les bras de l’homme le plus puissant du monde, pour nous montrer qu’un artiste pouvait contester la puissance américaine…

 

Le rôle de l’artiste : nous questionner sur nos pratiques, nos représentations, et narguer les puissants.

 

 

 

 

5--PIRAT AURELIE - SEDDIKI LEILA TES2

TOY EMISSIONS

(MY FRIENDS ALL DRIVE PORSCHES)

 

 

 

 

Cette œuvre a été réalisé par HEHE, il s’agit de Helen Evans, et Heiko Hansen, ils vivent et travaillent à Paris.

Nous sommes devant un grand écran où une vidéo tourne en boucle. On aperçoit une voiture téléguidée, un modèle réduit d’une Porsche Cayenne qui circule entre les véritables voitures d’une rue de New York en émettant des fumigènes fluo.

Nous pouvons tout d’abord nous interroger sur le titre de cette installation à la fois original et étrange : « my friends all drive Porsche », en français mes amis conduisent tous une Porsche, qui nous donne l’impression qu’avoir une telle voiture est devenu presque banal en ville. C’est un comportement ostentatoire car dans une ville comme New York, il est inutile de conduire une si grosse voiture notamment avec les nombreux embouteillages. Une  petite citadine serait davantage adaptée. C’est une critique de la société américaine car la Porsche Cayenne est une voiture très chère, un signe de richesse pour montrer sa réussite sociale.

De plus, on a l’impression d’être devant  une voiture qui démarre à toute vitesse, une caricature du conducteur type américain, qui se moque du gaspillage, que représente la consommation d’une telle voiture.

A travers cette vidéo drôle et divertissante se cache un véritable projet écologique ayant pour but de faire prendre conscience à la population urbaine que la pollution est une affaire commune. Tout le monde doit faire des efforts. Porche est le constructeur automobile le plus pollueur et le modèle Cayenne fait partie des voitures les plus polluantes du monde. Les fumigènes que l’on aperçoit dans la vidéo montre donc l’effet réel de ce que dégage une Cayenne.

Cette vidéo est captivante, le spectateur se retrouve pris par les divagations de cette voiture, comme en train de jouer lui même. Il la suit du regard, se demandant ce qui va lui arriver. Quand va-t-elle se faire écraser ? Cette vidéo est humoristique car il est assez rare de voir une voiture déambuler dans les rues, se faufiler, perturbant ainsi le trafic routier new-yorkais.

Les artistes veulent donc faire passer un message, nous sommes tous responsables de la pollution dans les villes. L’écologie doit devenir une préoccupation quotidienne dans laquelle nous sommes tous impliqués. Les artistes revendiquent leur place de citoyens. Le protocole de Kyōto nous le prouve, il s’agit d’un traité international visant à la réduction des gaz à effet de serre, signé à ce jour par 183 pays, à l'exception notable des EtatsUnis.


6- Bellemin-magninot Leslie

1es2

Palas Por Pistolas

Pedro REYES qui est né en 1972 à Mexico où il vit et travaille.

 

Cette installation est composée de cinq petites télévisions où sont projetées les étapes du projet, du départ jusqu’à l’arrivée. On peut aussi remarquer un grand écran qui lui projette le projet dans son intégralité. Et pour finir, on voit  les pelles du projet accrochées sur un mur blanc, à hauteurs et distances égales.

Les inégalités entre le Mexique (pays du Sud) et les Etats-Unis (pays du Nord)  sont immenses. Des immigrants de toute l’Amérique latine fuient la misère de leur pays, convergent vers cette zone frontière.

 Des entreprises du « Nord » se sont installées,  les « maquiladores ». La main d’œuvre y est nettement moins chère et donc les firmes multinationales profitent de la différence de niveau de vie et des conditions de travail pour s’enrichir.

 Cette situation a facilité le développement  de tous les trafics illicites comme celui de la drogue ou des armes. Le nord du  Mexique se retrouve  frappé de plein fouet par les « gangs » qui s’affrontent avec violence pour un territoire et surtout pour essayer d’obtenir le monopole du marché de la drogue. Ces gangs sont tellement puissants qu’ils s’organisent  en  milices privées, les  paramilitaires. La police nationale et la justice ne parviennent plus à exercer leur pouvoir,  la corruption peut se développer.

Pedro Reyes vit toujours au Mexique et avec l’aide du gouvernement Mexicain il a lancé un programme consistant à transformer les armes illégales en métal pour en faire des pelles. Ensuite, avec toutes ses pelles seront plantés des arbres dans tous les lieux où a été exposée son œuvre. Une pelle égal un arbre planté. Avec les vidéos il montre les différentes étapes de son projet.

A travers cette œuvre, Pedro Reyes s’est lancé le défi de récupérer des armes à feu saisies aux gangs,  il dénonce ainsi la circulation d’armes illégales au Mexique et il fait connaître une triste réalité, le Mexique est l’un des pays qui a le taux de criminalité le plus élevé au monde. De plus des adolescents et même des enfants de plus en plus jeunes sont armés. La récupération et la fonte de ces armes, sont un véritable engagement politique.

 De plus dans cette installation il fait fondre les armes pour construire des pelles. Ces pelles serviront à planter des arbres, symbole de paix et de bien être. Venu planter ces arbres jusqu'à Lyon, l’artiste nous montre que l’écologie et l’environnement sont universels et ont des conséquences mondiales. Il a donc exposé ses lutte à la Sucrière.

 

  Cet artiste démontre qu’il a le pouvoir de transmettre des idées et de affirme qu’un autre monde est possible, il s’engage de tout son être pour essayer de faire avancer, même seulement un tout petit peu,  l’humanité.

 

 

Ici Pedro Reyes au:

 

 CENTRE FOR THE AESTHETIC REVOLUTION


7- Lacroix Fanny TES2

 

 

 

 

 

8-EHRSTEIN MélanieDIERICKX Cindy

 

What a Difference a Day Made

 

 
   

Michael LIN

 

 


Cet artiste a acheté un bazar en Chine afin de le reproduire dans son installation, ce bazar constitue le premier lieu. Dans un second lieu, les mêmes objets du quotidien sont exposés dans des caisses qui servaient à exporter les produits asiatiques. 

Cela nous permet de prendre conscience de l’ancienneté de la puissance l'économie chinoise. En 1295, Marco Polo rapporta de son périple des biens qui ont fait rêver toute l’Europe, révélant ainsi l’avance de l’Empire du Milieu (la Chine). Aujourd'hui, ces produits nous paraissent plus courants car ils ont envahi notre vie quotidienne.

 

 La vidéo montre un homme jonglant avec ces objets du quotidien. Des enfants dès leur plus jeune âge sont éduqués dans une tradition que nous appelons les arts du cirque ou le sport, pour eux ce sont de véritables artistes, le chant, la danse, l’opéra. On peut penser aux succès sportifs que la Chine a remporté, lors des derniers Jeux Olympiques de Pékin, ce qui montre la très grande capacité de transformation et d’adaptation de cette nation.

 La dextérité de l’artiste, sa capacité à jouer avec des biens de consommation veut peut-être nous montrer la capacité qu’à ce pays s’adapter, se transformer, se jouer, de la production et du capitalisme.

Aujourd’hui la Chine est en train de devenir l’une des premières puissances mondiales. Leurs excédents commerciaux sur le reste du monde sont tellement importants, qu’ils leur permettent d’être l’un des principaux créanciers des Etats-Unis, en dollars et ainsi financer la dette des USA. C’est ainsi que plus de la moitié du stock de réserves de la banque centrale chinoise n’est pas en yuan (monnaie chinoise) mais en dollars. L’un des principaux risques pour la Chine reste l’éventuelle chute du dollar.

Nous avons l’impression en traversant cette installation de ressentir la puissance de cette économie qui est en train de prendre sa place dans la mondialisation et le raffinement de cette culture ancestrale. Mais il nous reste un petit pincement au cœur, l’étudiant arrêtant la colonne de chars nous accompagne, il faut que les Droits de l’Homme émergent de cette nouvelle révolution.


9- Aline Chaussemy et Sarah Caër 1ère ES 2

 

Kin-Wah Tsang
Let us Build and Launch a Blue Rocket to His Heaven

“Laissez-nous construire et lancer une fusée bleue dans son paradis”

 

 

A l’entrée de la sucrière, la première œuvre de la biennale visible, « Let us Build and Launch a Blue Rocket to His Heaven », est presque interprétable comme un trompe-l’œil. Effectivement, Tsang Kin-Wah a créé une magnifique tapisserie florale qui recouvre alors les murs, le sol et le plafond- où chaque fleur, chaque pétale est en fait un ensemble de mots. Ainsi le fond blanc de l’œuvre est parsemé de bouquets alphabétiques violets répondant parfaitement à la problématique (le spectacle du quotidien) car il est habituel de voir et d’utiliser du papier peint, notamment dans la décoration de maisons, mais il est très peu courant que les illustrations d’une tapisserie soient effectivement des dessins et représentations… Lisibles. A l’inverse, il est courant de voir des mots, d’être confronté à l’alphabet, de lire des textes, cependant cette activité ne se pratique pas sur du papier peint.

 Ensuite le fait que l’on marche sur du papier peint, que l’on est entouré de papier peint, du même papier peint, est déstabilisant. On se retrouve au milieu de ces mots tels que « Vive la France » « Hardcore Friends » ou d’autres petits slogans en différentes langues, criant souvent la violence de notre monde. On est entouré par notre quotidien mais cela deviendrait presque oppressant si la toile n’était pas remarquablement jolie et apaisante si on se limite à la regarder. Cette œuvre englobe le spectateur qui devient acteur puisqu’il peut la lire, et se déplacer dessus, ou plutôt dedans. Elle fait passer plusieurs messages.

 

Enfin, cette œuvre est interprétable de loin (fleurs) et de près (lecture), lui conférant un double sens : décoratif et informatif. Elle se déploie sur une surface assez importante pour une œuvre, ce qui laisse un nouveau point commun avec la Mère-Nature.

Tsang Kin-Wah, né à Shantou, une province du Guangdong en chine, Lauréat du prix Sovereign, le prix artistique le plus prestigieux d’Asie, et du prix d’excellence à la biennale d’Art de Hong Kong, a réalisé de la même manière différentes tapisseries ornementales et murales, parfois mouvantes, telles que « The Second Seal - Every Being That Opposes Progress Should Be Food For You » qui pourrait être traduit par « Le Second Sceau - Tout être qui contrecarre le progrès devrait être ta nourriture. », traduit par « Voyage dans le rouge ». Cette œuvre est faite de mots rouges qui dégoulinent en pluie le long des murs. 

Vous pouvez voir son site internet sur http://www.tsangkinwah.com/, et y trouver entre autre sa biographie.

 

 

 

 

10- Dupont Benoit

The Spirit of Uhyst   Katerina Seda

 

Cette installation représente les différentes étapes d'un dessin que l’artiste a fait réaliser par les habitants d’Uhyst, village situé au nord de l’Allemagne. Il s’agit d’un immense jeu de rôle, où les habitants doivent représenter, chacun leur tour les comportements et les composantes de l'esprit Uhyst. On peut reconnaître l'environnement, les lieux touristiques et culturels, les lieux qui symbolisent ce village comme notamment un parc, un manoir et un lac.

A travers cette installation, l'artiste a cherché à mettre en évidence  les liens invisibles qui unissaient les personnes d'une même communauté. Nous pouvons voir qu’une société est le produit de toute une histoire. Des valeurs, des normes, ont été importantes à certaines époques, puis qu’elles ont disparu, d’autres nouvelles semblant l’emporter à certaines pour quelques temps. A chaque étape se  rejoue l’équilibre de cet ensemble, de cette petite société. Ces transformations peuvent toucher tout le monde et traverser tout le village. Ce procédé permet d'isoler chaque étape du dessin collectif sur une feuille. Dessin après dessin, c’est l'intervention de chaque  habitant, chacun prend sa place qui peut être petite ou d’envergure, les villageois sont les acteurs de ce monde.

 Le spectateur au milieu de ces représentations,  peut mettre en mouvement cet ensemble, comme une succession d’images d'un film. Nous pouvons dérouler le temps, un peu comme une pellicule de cinéma, comme si l’on pouvait voir vivre et se transformer ce village.

 L'artiste relie les habitants de ce village et nous les spectateurs autour d’une idée :

Chacun à une place, à nous de devenir les véritables acteurs de notre époque, notre avenir est de notre  responsabilité. 

 

 

11-SACQUIN David - SCHMITT William

Untitled (Portable Planetarium) par Sarah Sze exposée en 2009

 

Cette œuvre est composée de milliers de petits objets du quotidien (échelles, plumes, tiges, ciseaux…) qui représentent une planète. On a l’impression que chaque objet a un rôle crucial car si on en retire un toute la sphère est déséquilibrée.

La disposition sphérique de ces objets montre l’espace de notre monde actuel. Le nombre d’objets qui composent cette œuvre illustre également la consommation de masse de la population, et donc la diversité des objets qui existent. Tous ces objets font partie de la vie car nous les utilisons au quotidien. Cette œuvre représente donc en fait l’écosystème qui règne sur notre planète. Chaque objet de cette œuvre permet de maintenir l’équilibre de la sphère. Si un objet est enlevé, toute la sphère risque de s’écrouler. Cela peut faire penser à la chaîne alimentaire, dans laquelle si un maillon est retiré, tout s‘effondre .La  concentration de tous ces objets met en avant l’idée de « masse » des biens que l’on consomme, et donc que l‘on détruit.

Cet écosystème est très fragile, nous nous devons donc de le préserver si nous ne voulons pas que tout s’effondre. Ici, l’idée de fragilité est renforcée par le ruban adhésif qui se trouve sur l’œuvre et qui « maintient » la sphère, comme si c’était nous qui maintenions l’écosystème, c’est en tout cas l’exemple à suivre, car de nos jours nous détruisons plus l’écosystème que nous ne le préservons.

Pour que nous maintenions notre planète, Sarah Sze nous indique l’importance du recyclage (bouteilles, verres…). En effet, il permet de redonner une seconde vie à un objet usagé, c’est-à-dire de le préserver, comme nous nous devons de préserver l‘écosystème. De ce fait, la production est limitée, ce qui permet des économies d’énergie, et donc une pollution limitée. Pour cela, il faudrait également que les politiques mettent en place de nouvelles mesures écologiques, tels que les quotas de pollution à ne pas dépasser… 

Pour conclure, cette œuvre laisse à penser que l’artiste milite pour la préservation de l’écosystème de notre planète qui se fragilise de plus en plus. Elle nous sensibilise à cette fragilité grandissante pour que nous prenions conscience du danger et que nous protégions l’environnement.
12-Chapel Alexis - Pradier Alan 1ES2

Barry McGee , installation , 2009

                L'oeuvre se situe dans une immense salle où tout visiteur est acteur. Elle représente une rue de San Francisco chamboulée, en proie aux artistes de rue. On peut y voir des bennes et camionnettes renversées couvertes de graffitis et un squat improbable en bois.

 

Le fait que la salle soit très grande montre l'immensité des villes et veut peut être dénoncer l'expansion urbaine démesurée ainsi que toutes ses contraintes : la surpopulation, la délinquance, la pollution …

On peut trouver dans cette oeuvre une présence de la culture amérindienne avec notamment des graffitis ou encore des statuettes et sculptures ainsi qu'une vidéo qui passe en boucle à la télévision située dans un aménagement de fortune que l'on pourrait qualifier de squat. Les fines traces de cette culture semblent montrer la mince part que représente celle-ci dans la société américaine contemporaine. Ceci peut nous montrer le phénomène de déculturation, en effet la culture occidentale a pris le dessus sur les populations autochtones. Ces dernières, mises à l'écart à cause de la colonisation à l'époque et aujourd'hui par la mondialisation rend leur place de plus en plus insignifiante dans la société.

Les tags inscrits sur les murs proposent une représentation de la réalité. En effet la population et plus particulièrement les jeunes souhaitent à travers le graphe exprimer leur mécontentement et leur mal être. Le fait que l'artiste ait mis en scène un grapheur porté par deux autres hommes veut peut être montrer qu'il n'y a plus de place à l'expression (notamment graphique) et cherchent donc dans les moindres recoins afin de pouvoir être entendu.

 

 

 

                Cette incompréhension publique peut aussi être vue à travers la statuette sa tapant la tête contre le mur. Le fait que cette statuette soit cachée derrière le mur n'est pas anodin. Cela insiste sur la curiosité malsaine des gens qui veulent à tout prix s'occuper des affaires des autres en croyant aider mais en ayant derrière mauvaise conscience car tout ce qui les intéresse est leur simple personne.

 

                Une autre piste de réflexion est celle qu'illustrent les camionnettes renversées. Cette mise en scène spectaculaire d'objets du quotidien nous donne une impression de bric à brac urbain et peut dénoncer le fait que les individus ne savent plus où ils se trouvent. Cette image chaotique de la société nous montre le contre sens de la vie, de la société moderne et notamment celle des Etats Unis.

 

                Cette oeuvre singulière par sa forme, ses fonds multiples, dénonce la société et ses pratiques qui doivent être remises en question. Elle peut être reliée avec un grand nombre d'oeuvres se situant à la Sucrière. La dénonciation de la déculturation des peuples indigènes, du manque de place pour l'expression du peuple du fait de trop de mécontentements ou de non intérêt de leurs revendications, de la mondialisation et ce qu’elle a entraîné, fait de cette oeuvre complète, une oeuvre phare et symbolique de cette société et s'inscrit parfaitement dans le thème de cette biennale.

 


13-GOEDERT Julien

GOMEZ Simon

1ERE ES2

 

 

 

 

 

Ce jardin se compose de plusieurs parties, l'une est un jardin de galets et de bonzaïs comportant des idéogrammes, ainsi qu'une table remplie de déchets (bouteilles d'alcool, sachets de biscuits apéritifs etc.), puis d'un tableau lumineux de paris sur des matchs de football européens et enfin d'une vidéo diffusant en boucle cette soirée bien arrosée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

The Yangjiang group

 

 
 

 


Nous avons l'impression que les artistes veulent montrer l'actuelle transformation de la société traditionnelle chinois. Les idéogrammes, d’habitude écrits sur du papier ou encore du bois, sont cette fois écrits sur des plaques de plastiques transparentes pendues au plafond afin de mettre en valeur les écritures.

 

 

 

 

 

 

 

 

De plus à l’origine, le jardin est très propre, les arbres donnent l'impression de tranquillité et propreté, comme les galets qui sont tous de la même teinte, cela semble en opposition avec le désordre de la table qui vient perturber la sérénité de ce lieu. Comment la tradition chinoise va-t-elle s’adapter à  ces nouveaux divertissements ?

Nous pouvons nous interroger sur l’affiche lumineuse de paris sur des matchs de football européens. Elle a permis de révéler  que les français ont finalement moins de libertés que le monde asiatique dans le domaine des paris en ligne, puisque la Française des Jeux détient le monopole dans son domaine.

Les artistes asiatiques nous rappellent que cette pratique était interdite en Chine par le régime communiste, car les chinois avaient pour tradition de jouer très fréquemment au point de dépenser des fortunes dans le jeu jusqu'à ce que Mao l'interdise. Depuis, le football s’est mondialisé, et il est devenu le support de nouveaux paris, ce qui démontre la grande capacité d'acculturation des chinois.

De plus, la table débordante de déchets nous interroge sur un thème d'actualité qui est la pollution de notre environnement.

 

 
   
 

14- DUPAS Charlène - PLACE Julia

Dora Garcia

« Steal this book »

 

L’installation de Dora Garcia est une table basse où sont posés des livres dont le titre est « steal this book » soit « volez ce livre » en Français.

L’installation est sous la surveillance d’un gardien, ce qui a tendance à dissuader le spectateur de toucher les livres, mais l’artiste nous demande de voler un livre. Mais d’habitude nous nous faisons reprendre dès que l’on cherche à toucher une œuvre dans un musée. Ici il nous faut donc oser le faire, affronter notre gêne. L’artiste nous lance en quelque sorte un défi. Le gardien va t-il nous faire une remarque devant tout le monde ? De plus prendre un morceau de l’œuvre n’est-ce pas la détruire ? Si tout le monde vole un livre, l’œuvre n’existera plus. Mais on peut dire que nous aimerions bien remporter un petit souvenir d’une installation de cette biennale.

 Dora Garcia nous, fait penser à un metteur en scène. En effet, elle essaye de provoquer des situations gênantes pour le spectateur. Il serait, en effet, gênant de se faire prendre en possession du livre si qu’il est interdit de le sortir hors du musée. Le risque de nous faire interpeller verbalement en public va créer en nous, un sentiment de malaise. Nous avons peur du regard des autres, de ce qu’ils vont penser.

Mais c’est l’artiste qui nous incite à voler, et si nous étions seuls dans la pièce, arriverions-nous à prendre un livre ? Donc, nous sommes un certain nombre à être prêts à prendre un livre, un « morceau d’œuvre » si l’on n’était pas surveillé. Ce qui nous retient d’agir est le jugement que vont porter sur nous les autres. L’artiste nous pousse à réfléchir sur nos limites, sur le respect des interdits. Jusqu’à quel point  sommes-nous capables de résister ?

L’installation varie en fonction des individus et de leur socialisation. La première instance de socialisation, la famille, inculque le plus généralement l’interdiction de voler. Des lois interdissent, la justice nous le rappelle. Toutefois, ici, nous pouvons nous poser la question : est-ce un vol ?  Le vol fait partie de l’œuvre, c’est une demande de Dora Garcia, voire un ordre. L’artiste parvient-elle à nous faire remettre en cause ce qui nous a été inculqué par la socialisation ? Peut-elle nous faire sortir de nos habitudes ?

 

         Nous pouvons nous interroger sur le vol par nécessité, par manque d’argent. Cela peut-être parfois leur seul moyen de survie, dans une société très riche ou règne la profusion. C’est pourquoi cette installation répond au sujet «le spectacle du quotidien ». La pauvreté dans une société où règne la profusion. Cependant un livre n’est pas un bien de première nécessité  mais un bien  supérieur. Toutefois, dans une société qui se dit développée, un livre, l’art  représentent peut être des biens qui doivent être accessibles à tous.

 

 

Dora Garcia nous incite à voler ce livre, afin de permettre à son œuvre d’exister en dehors de l’exposition. Elle n’est pas éphémère. Elle nous fait réfléchir à l’art et sa place dans la société, c’est vivre une expérience symbolique sur notre société. L’œuvre existe en dehors de l’événement,  en dehors de la Biennale, au-delà de ce petit tas de livres qui sera jeté à la fin de la biennale.

 


15-VARREL L.  DUBOIS J. COUTURIER E. SUCILLON L.


« The spirit of Uhyst » Katerina SEDA

 


L'art contemporain est « l’art en train de se faire ». Katerina Seda, artiste allemande, a créé cette installation en demandant aux habitants d’un village allemand (Uhyst), de dessiner un élément de leur vie quotidienne. Puis elle a disposé ces représentations sur les murs afin de permettre aux spectateurs de s’imprégner de l'esprit du village, nous entrons dans une pièce blanche, recouverte uniquement de 317 tableaux.

Au centre de la pièce, il y a une table, qui est le «  pilier » de l'installation. En effet, le spectateur va chercher des informations auprès de celle-ci puisqu'elle se compose de trois livres qui sont la source de la réalisation, ils rappellent l'aventure du village tels des manuels d'histoire. Aux côtés de ces livres, il y a les matériaux utilisés dont des crayons et des fusains

A première vue, nous pouvons penser qu'ils se ressemblent tous mais après quelques secondes d'attention nous pouvons apercevoir un point de départ à cette grande frise. Le premier tableau se situe en haut à gauche du mur de l'entrée, puis l'évolution du tableau est disposée à la suite du premier sur les quatre murs de la pièce.

Au travers, d’un élément représentatif de leur village (ex : un poisson), des formes et des couleurs choisies, les « habitants dessinateurs» ont restitué les comportements et les composantes de l’esprit d’Uhyst. Nous  voyons que certains éléments dominent, d’autres ont disparu, les éléments se superposent, chaque individu a du trouver une place pour pouvoir insérer son idée. Des représentations comme l'église, la pêche (poisson, bateau, rivière), les animaux (oiseaux, lapins) semblent avoir une grande importance à Uhyst. Le village a un véritable lien avec la nature. L'église étant au centre du dessin, cela peut signifier qu'elle a une forte implication dans le village

 

 
   

 

 

 
   

 Comme le dessin, la société s'est construite grâce aux actes de chacun, au fil des générations, avec de nouvelles idées, de nouvelles lois, de nouveaux droits ( droit de vote pour les femmes, droit d'avortement, congés payés ... ).

 

 
   

 

Quant au spectateur, il a tendance à chercher l'erreur, nous avons l'impression que tous les dessins se ressemblent mais que parmi eux se cache un élément intrus, nous cherchons à résoudre les mystères qui se cachent derrière ces 317 tableaux.

Cette réalisation peut se voir également comme un moyen de renforcer les liens sociaux au sein du village. C'est tous ensemble qu'ils ont fait évoluer ce dessin. Chaque individu a agi et a donné son point de vue.


16-Jannet  Alison - Ramoul Maxime

 

What a difference a day made – Michael Lin

 

           

 

L’œuvre est composée de 2 pièces. La première est la reconstitution d’une quincaillerie de Shanghai. Elle est petite, en bazar, avec des objets entassés sur des simples étagères. Cette présentation fait perdre de la valeur à ces objets qui paraissent vieux, sales abîmés donc  sans valeur. Le spectateur doit forcément passer par cette pièce afin d’arriver dans la 2e.

 

 

 

 

           

 

Celle-ci est spacieuse et contient des caisses en bois qui servaient autrefois  à l’importation dans lesquelles sont soigneusement rangés et classés les mêmes objets que dans la quincaillerie. Ils sont exposés comme des œuvres d’art et prennent donc de la valeur. Par cette présentation, ils deviennent précieux. Leur disposition dans l’espace en fait des objets de luxe, uniques.

 

 

 

 

 

 

 

Aujourd’hui, la présentation des choses a pris une place déterminante. Par exemple, les objets vendus dans des magasins où la présentation est très soignée, avec des articles bien rangés seront plus chers que dans des magasins où les articles entassés, sans véritable présentation. Un objet prend de la valeur lorsque sa présentation est soignée. De la même façon, la quincaillerie rend les objets sales, vieux, sans valeur,  dans les caisses ils paraissent précieux, alors que ce sont les mêmes ! L’apparence est donc déterminante dans notre rapport aux autres.

 

 

            L’installation contient également dans la grande salle, des écrans sur lesquels sont projetés un chinois qui jongle en tenue traditionnelle toujours avec les mêmes objets. La Chine a une culture ancestrale du cirque et du spectacle. En faisant jongler cet homme, M. Lin veut peut être montrer la dévalorisation de la culture chinoise entraînée par la course au capitalisme. Aujourd’hui, ce sont ces objets sans valeur qui évoquent la culture chinoise, le fameux « made in china » est répandu dans le monde entier. Cette camelote a envahi le monde et a dévalorisé l’ancienne magnifique culture chinoise.

 

            Le titre de l’œuvre « What a difference a day made » peut faire référence au jour où tout a basculé, où le capitalisme s’est répandu en Chine. La culture chinoise a été bouleversée et les objets précieux caractéristiques de la Chine ont disparu pour laisser place à de nombreux objets sans valeurs qui sont exportés dans le monde entier.

 

 

 

 

17-Duhautois Alice

TES2

 

 

 

 

Les Roms.

de

Lucy Orta et Maria Papadimitriou.

 

 
   


 

 

 

Cette installation se compose de plusieurs éléments : de tapis, de vidéos, de personnes qui dansent, de différentes photos montrant la construction d'une maison par des Roms, d'un pupitre avec une affiche de cinéma.... Elle nous montre la place qu'occupent actuellement les gens du voyage dans l'Union Européenne.

Premièrement, les artistes évoquent dans cette installation les activités de ce peuple qui sont la musique, le chant, la danse, le commerce... Ces activités occupent une place importante dans ces familles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En effet, c'est un moyen de transmettre leurs histoires, leurs coutumes, mais aussi c'est un moyen d'inculquer leurs propres valeurs, et leurs normes sociales.

De plus, leur intégration reste difficile, en effet, n'ayant aucune des nationalités des pays Européens qu'ils traversent, ils ne font partie d'aucun pays concerné. Leur type de vie nomade les met donc en marge de notre société. Ils ne bénéficient pas ou très peu des aides des pays étant donné qu'ils sont considérés comme ethnie à part entière, indépendante des autres peuples.

Ce nomadisme est peu accepté, oblige certains à se sédentariser. C'est le phénomène d'acculturation, c'est-à-dire un processus par lequel l'individu apprend une nouvelle culture étrangère à la sienne pour pouvoir s'intégrer plus facilement. Les Roms sont alors obligés d'apprendre des valeurs et des normes différentes des leurs pour s'intégrer plus facilement dans la société. Leurs positions sociales changent de même pour le regard des autres qui est moins négatif à leurs égards. Ce phénomène d'acculturation se voit dans cette installation par le biais de photos montrant la construction d'une maison par des gitans. Ces photos sont en contraste avec les vidéos des personnes qui dansent, dans la mesure où cette construction fait ressortir un sentiment de tristesse, de désordre, de solitude et de stabilité contrairement aux vidéos qui émettent la joie, le mouvement, la fête, la convivialité, la sédentarisation peut représenter une véritable déculturation pour certains…... Vouloir s'intégrer dans les pays Européens entraîne un changement total d'attitudes et de nombreuses contraintes car les deux modes de vies sont très différents. Cependant, malgré leurs efforts pour s'intégrer, celle-ci n'est pas totale car les préjugés et les stéréotypes sont encore très présents dans les mentalités.

 

 

 

 

 

18-Sauvé Valentin

 

La cabane du cinéma par Agnès Varda

Agnès Varda est une cinéaste et plasticienne française. Elle expose "La Cabane du cinéma" pour répondre au thème de la biennale "Le Spectacle du Quotidien". Cette "Cabane du cinéma" est donc une sorte de petite maison. Pour composer les murs de la cabane, Agnès Varda a tendu sur toute la structure des pellicules d’un de ses premiers films.

 

 La lumière qui passe à travers les pellicules fait un jeu de lumière grâce à leurs différentes couleurs. Une ambiance colorée se crée alors au sein de la cabane.

 

Le jeu de lumière offre donc une atmosphère propice aux rêves. La cabane raconte une histoire à travers les images qui se trouvent sur les pellicules. Elle peut être vue comme un refuge pour quiconque veut rêver grâce aux films. Cette cabane peut aussi symboliser un lieu où l’on peut se rappeler tous les souvenirs qui nous sont chers. Le visiteur se retrouve entouré par son passé. La cabane devient donc un refuge qui le protège contre le monde.

 "La Cabane du cinéma" d'Agnès Varda est aussi un lieu qui symbolise tous nos rêves d’avenir multicolore.  

Cet objet du quotidien se transforme en un support de divertissement. Les images nous racontent une histoire et donc c'est l'objet du quotidien qui prend une place de narrateur. "La Cabane du Cinéma" est sans nul doute, un abri contre le monde qui nous entoure et un lieu à part qui permet de rêver.

 

 

19-Tuncu Cindy

Hingrez Dounia

 

Le Portail.

 

 

 

Shilpa Gupta est née à Bombay en 1976. Cette installation n’a pas de titre, c’est un portail accroché à un mur, il s’ouvre et se ferme sur 180° de manière assez rapide et continue produisant un effet sonore désagréable. Sur le haut de cette grille, on peut reconnaître la forme du Cachemire qui vient percuter le mur de chaque coté de son trajet.

 

Le bruit insupportable du claquement du portail dans ce mur produit chez le spectateur une envie de s’échapper, comme si notre instinct nous poussait à fuir.  Même lorsque nous nous éloignons ce claquement continue de résonner en nous, comme pour nous faire entendre les souffrances de ce peuple.

 

Ces murs que l’on continue d’élever aujourd’hui représentent l’enfermement. Généralement ils séparent deux états, deux cultures, deux mondes, et cherchent à empêcher l’expression des libertés fondamentales. On pense au Mur de Berlin qui séparait l’Est de l’Ouest, au mur entre la Palestine et Israël, mais aussi au mur au Nord du Mexique qui cherche à empêcher tout passage de clandestins vers les Etats-Unis. 

 

Le claquement de ce portail serait-il la représentation de ces clandestins tentant de fuir leur pays pour une vie meilleure ?

 

Le Cachemire est actuellement divisé entre le Pakistan et l’Inde, cet état n’arrive pas à faire reconnaître son droit à l’autodétermination. Le mur veut étouffer les revendications à l’autonomie qui cherchent à s’exprimer. Au Mexique des centaines de personnes tentent chaque jour de passer la frontière avec les Etats-Unis. Le film «Sin Nombre » réalisé par Cary Juji Fukunaga,  montre l’énergie qu’il faut aux êtres humains pour résister à la violence et atteindre la liberté, le droit à avoir une vie décente.

 

Chaque claquement fait résonner en nous, toutes ces souffrances. A chaque claquement de cette grille, on a l’impression que le mur va céder,  alors l’espoir renaît. A chaque fois qu’un homme passe, le mur est ébranlé. Petit à petit, jours après jours, pendant la biennale, le mur s’est fendillé, jusqu’à ce que des pans entiers tombent, le temps a produit son effet. Les murs s’effondrent toujours, Berlin 1989. Les libertés renversent les remparts.

 

Aucun mur ne résiste à la liberté.

 

 

20-Akhbouche Najoua - Mazuir Clara

L' installation de Barry Mc Gee

 

 

Barry Mc Gee dans cette installation, nous donne l'impression de nous plonger dans un ghetto pour que le spectateur se sente complètement immergé dans un quartier de San Francisco sa ville natale. En effet, elle a subi de profondes tensions, signe d'une violence sociale présente dans beaucoup des grandes métropoles. L' oeuvre est composée de camionnettes taguées, de murs de mosaïques, de squats en bois dotés de télévisions.

On  ressent la profonde  violence qui règne entre les différents gangs qui s'opposent dans la conquête de quartiers déshérités. Ce sont des jeunes, issues de milieux populaires,  habitués à vivre à l'extérieur, par manque d'espace chez eux. Ils se regroupent pour parler, communiquer, sans grand espoir d'avenir. Leur quotidien, c'est partir à la conquête de la ville contre les autres gangs, en défiant la loi qui les rejette.

On peut voir des inscriptions sur les camionnettes, sur des maisons, c'est  le nom de gangs qui est inscrit, une façon de marquer leurs prises, leurs territoires, les  murs de la société, et prouver que cela leur appartient alors que la propriété privée leur semble impossible.

Les tags sur les véhicules, et les moyens de transports en commun comme le métro ou les bus font connaître leurs signatures à toute la société. Par cette pratique illégale, ils veulent montrer qu'ils existent, prouver qu'ils peuvent combattre la loi sociale qui les exclut. Cet art populaire  cherche à investir l'espace urbain contre la culture dominante. 

Il existerait deux types de cultures : Une sous culture populaire, comme des tags, une pratique donc illégale qui contredit la loi. Ces jeunes par manque de moyens ne peuvent se payer l'entrée d'un musée ou encore un tableau d'un artiste célèbre, ce qui les contraint à créer de l'art eux même. La culture dominante elle, possède l'art bourgeois, le bon goût. Elle fréquente  donc des milieux culturels comme des musées. Elle a des moyens  pour acheter des oeuvres.

 

 

La relation entre cet art de rue et l'art officiel est le reflet de la hiérarchie sociale. La classe supérieure juge souvent l'art  populaire comme étant vulgaire et sans goût. En effet, les pratiques populaires ne sont pas les mêmes, elles se différencient par les formes, les couleurs criardes, leur invasion de l'espace public. Elles sont faites de hâte, la peur de se faire prendre, elles montrent qu'elles sont dans l’illégalité.

 

Le spectateur a l'impression que la pièce n'est pas travaillée par un artiste, qu'elle est complètement naturelle, comme si nous nous retrouvions directement dans la rue, exposés à l'art moderne et urbain. On a l'impression que cette installation est hors norme comme pour mieux dénoncer les normes de notre société. 

 

21- MOSCA Alexandre  TES2  02/05/2010    Pedro Reyes : Palas Por Pistolas

 

Source photo : http://universes-in-universe.org

Cette installation nous présente une cinquantaine de pelles, toutes identiques et parfaitement alignées. Sur un autre mur des télévisions situées à gauche de l’installation, montrent que ces pelles sont issues du recyclage d’armes à feu en circulation illégale au Mexique. Ainsi 1527 armes à feu ont été récupérées par le gouvernement Mexicain à la demande de l’artiste. Sur chaque manche de pelle est écrit : « 1527 armes : 1527 pelles : 1527 arbres ». Une projection murale dévoile une des actions réalisée le 6 Novembre 2009 à l’hôpital de Bron (Lyon) : la plantation d’arbres par des bénévoles à l’aide des pelles  fabriquées.

La première impression est sans doute de se demander pourquoi tant de pelles alignées sur ce mur. Ce ne sont pas de simples outils de jardin. Cet alignement de pelles neuves, bien propres, peut nous faire penser à un alignement de tombes dans un cimetière. Avec la vidéo, on voit que les pelles ont servi à planter des arbres, c’est donner la vie, et cela dans un hôpital à Lyon pour enfants malades. Donc l’artiste veut améliorer le cadre de vie des ces enfants pour leur donner de l’espoir.

Puis en se rapprochant des télévisions on comprend que ce sont des armes à feu qui ont servi à faire ces pelles. Ces armes à feu sont symboliques de la violence au Mexique, celui-ci a un taux de criminalité urbaine très élevé. Pedro Reyes dénonce cette violence en même temps qu’il agit contre avec l’aide du gouvernement Mexicain, c’est donc plus qu’un artiste, c’est aussi un défenseur de la paix des droits de l’homme. Peut-être que Pedro Reyes veut nous faire ouvrir les yeux sur la violence qui règne dans les pays « du Sud »

Le spectacle du quotidien c’est chercher à dénoncer et lutter contre la violence en faisant baisser le nombre de meurtres au Mexique. Tandis qu’en France il cherche à améliorer la vie des enfants malades.

 

22- Roux jessica   TES2

«  EU Green Card Lottery »

Société Réaliste

 

       
       
 


« Société réaliste » une coopérative artistique créée en 2004 par Ferenc Grof & J.Baptiste Naudy, a pour habitude de développer des projets liés à l'économie expérimentale, au design politique, au conseil en ingénierie sociale et enfin en ergonomie territoriale. Très attaché à la question de l'immigration, il présente une installation intitulée «  EU Green Card Lottery ».

Produite en 2009, elle est composée de deux parties. En effet, cette installation en arc de cercle permet de nous placer du point de vue des migrants : des fausses cartes vertes recouvrent l'intérieur de l'arc de cercle, représentent des Nigérians très désireux de vivre en Europe. Mais aussi nous pouvons nous placer du point de vue des occidentaux puisque l'extérieur de l'arc de cercle  représente des pays appartenant à l'Europe.

 

 
   


Pour comprendre cette installation, il faut revenir au commencement du travail de nos deux artistes. Ces derniers ont mis en ligne un site proposant une carte verte européenne par un système de loterie. Une telle carte en Europe n'existe pas, les artistes ont cependant créé ce site pour nous montrer combien de gens sont prêts à fuir leur pays pour aller vivre en Europe. Le site a remporté un véritable succès, il suffisait de remplir son nom, date de naissance, sexe, adresse, numéro de téléphone, la destination choisie, la situation de famille et la situation financière et à cela joindre une photo identité. Les personnes sont inscrites et Société réaliste peuvent alors réaliser leur carte pour leur installation (l’intérieur de l'arc de cercle).

 

 

Cependant, ces personnes n'ont pas conscience que le site est un faux et en participant ils mettent beaucoup d'espoir dans ces cartes vertes. Ces personnes espèrent gagner le droit de vivre et de travailler en Europe, la possibilité de fuir leur pays, de fuir la pauvreté, les persécutions politiques ou la guerre. Ces migrants sont prêts à tout obtenir un travail, au dépend de leur vie. Ils ont recours à des passeurs qui sont souvent des trafiquants d'êtres humains. La mer rejette chaque année des centaines de cadavres. L’Italie, et l'Espagne et le détroit de Gibraltar sont des passages célèbres pour l'immigration clandestine.

Toutefois, un autre problème est mis en avant dans leur installation. L'extérieur de l'arc de cercle nous ouvre les yeux sur les choix de politiques en matière d'immigration de l'Europe. On peut  tout d'abord,  penser que comme l'Europe mobilise une large panoplie d'instruments, assistance financière, aide humanitaire, combat pour les droits de l'homme, qu'elle est réputée pour des valeurs comme la paix, la stabilité, la justice, la solidarité et l'égalité, qui sont les fondements de son identité. Mais on peut voir une critique des politiques des occidentaux. Les immigrés sont «  enfermés » et « dominés » par l'extérieur c'est-à-dire l'Europe. Effectivement, l'Europe est réputée pour la liberté de circulation grâce à l'espace Schengen, mais en réalité, qui peut circuler librement et qui ne le peut pas ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Ainsi, les artistes à travers une œuvre d'art contemporaine, dénoncent la société occidentale, les politiques d'immigration, la pauvreté et la supercherie de la liberté de circulation. On a donc bien ici un véritable acte politique. C'est une œuvre à la fois ayant une approche sociale et politique même si à première vue le fait de donner de faux espoirs aux personnes ayant participé à la loterie est regrettable ainsi que d'exposer leur visage. On se rend compte finalement que Société réaliste à travers cela, a un point de vue critique et engagé.

 

23-SAUQUET Julie LAMBRECHT Aurélia

 The Second Seal de Tsang Kinwah

 


L’œuvre de Tsang était installée à la sucrière dans une pièce sombre avec un projecteur. Des mots écrits en anglais sont projetés sur les murs.

Le titre «The second seal» signifie le second sceau faisant référence aux tampons sur les lettres, ce qui signifie des courriers importants par exemple pendant la guerre. Tous les mots représentent donc une lettre. C'est peut être un moyen de faire passer un message autrement que par les médias, ce qui rend cette œuvre originale. Le début de l'œuvre pourrait représenter une société sans médias où l'on ne raconte pas «d'histoires». La fin représenterait alors un monde avec les médias qui sont oppressants.

Les mots représentés sont rouges, ils sont de plus en plus gros, tels que «violence», «the battle», «the sword», «struggle», «the liberation». De plus, cette couleur rouge peut rappeler celle du sang. Les mots se transforment en phrases au fur et à mesure de l’œuvre : «you want vengeance», «you need vengeance», «they need vengeance». Elles traduisent une idée de conflit entre deux camps opposés, pour eux le besoin de vengeance est important. Si l’auteur a décidé d’utiliser des mots c’est qu’ils ont un grand impact sur la société et qu’ils passent un message clair et précis.

Ces phrases descendent du plafond et ondulent, contournent la porte et rebondissent sur le sol, ce qui est jolie. De plus, au début il n’y a que très peu de mot donc c’est agréable, cela nous donne une impression de petite pluie. Mais, après quelques minutes, cette impression laisse place à une tempête, un déluge donc une sensation très désagréable. Il y a donc un contraste bonheur - malheur pouvant faire penser à l’avant et l’après guerre.

Pour finir, il y a des bruits qui sont effrayants, on peut penser que l’on se rapproche de plus en plus de la guerre tout au long de cette œuvre.

On voit donc de plus en plus de mots qui parlent de morts, de cadavres, de sang. On peut alors imaginer une scène de guerre en plein conflit. A la fin, le mur devient tous rouge et les spectateurs se sentent envahis. Cette œuvre peut donc représenter l’expression de la colère contre la guerre, un appel à la paix en montrant des conflits qui sont de plus en plus nombreux. En effet, chaque jour, des guerres commencent ou suivent leur cours (tel qu’en Afghanistan) et ainsi Tsang veut dénoncer la violence et les méfaits de la guerre. S’il dénonce la guerre c’est dans le but de monter en particulier la «stupidité» de celle-ci car beaucoup de personnes meurent  inutilement chaque année.

On peut conclure que cette œuvre illustre bien le thème de la dixième biennale d'art contemporain à Lyon, puisqu'elle répond à la problématique : le spectacle du quotidien. En effet, elle aborde le sujet des médias et de la guerre, ce sont des choses que l'on peut voir tous les jours dans le monde d'aujourd'hui.

 

 
   


 

24-CRETIN Coralie - MERCANTINI Marine

The moving garden Lee Mingwei

 

L’installation est composée d’une table en pierre dont le centre est un bac à fleurs. Dans ce bac des lys et des marguerites se mélangent harmonieusement. Derrière, sur le mur  une phrase invite le visiteur à cueillir la fleur qui à ses yeux est la plus belle, et à l’offrir. Cette installation nous incite, ainsi, à faire un geste simple : offrir une fleur.

Cette fleur a pour but de provoquer une rencontre. C’est créer un contact, entrer en relation avec une personne, et peut être faire la connaissance de quelqu’un. Cette installation repose sur un second principe : celui qui prend une fleur doit aller l’offrir à l’extérieur du musée. Il nous invite à nous ouvrir à des personnes qui nous sont étrangères, acte que nous n’osons plus faire.

L’œuvre est une application vivante du proverbe « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » et nous invite également à réfléchir. Le fait de donner nous procure le bonheur de faire plaisir à autrui. Qui d’entre nous ne retire pas de la joie à donner ne serait-ce que quelques minutes de son temps ? Il existe également un dicton bouddhiste qui déclare : « tout ce qui n’est pas offert est perdu ». Malheureusement, aujourd’hui de moins en moins de personnes cultivent cette habitude, en revanche l’intérêt personnel prime, il est de plus en plus mis en valeur, au détriment souvent de l’ouverture et du partage avec ceux que nous côtoyons.

Recevoir, c’est entrer en possession de ce qui est donné, offert, transmis : c’est être également pleinement acteur de la rencontre. La personne abordée peut accepter volontiers ou non ce présent offert par un inconnu.  Celui qui reçoit en arrive parfois à être ému, étonné et heureux, c’est donc savoir accepter et reconnaître ce don.

 

De cette façon, celui qui reçoit comme celui qui offre font partie intégrante de cette œuvre initiée de Lee Mingwei.  Les spectateurs sont incités à propager le bonheur de donner à chaque instant de sa vie. L’artiste cherche à transformer le spectateur en  acteur, et ainsi faire évoluer nos comportements. En nous incitant à créer des liens, elle prend part à une lutte contre la solitude et les préjugés face à autrui. Encore faut-il bien sûr prendre l’initiative d’aller vers une personne inconnue….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

The second seal est l’installation de Tsang Kinwah. Elle est en perpétuel mouvement. Au départ, la salle est plongée dans le noir le plus total. Petit à petit, des mots de couleur rouge font leur apparition. Il s’agit d’une cascade de mots qui avec plus ou moins de violence défilent sur les murs de la pièce. Cette cascade est accompagnée d’un son pluvieux. On part de la lisibilité à la cacophonie. Les mots insignifiants deviennent dangereux et menaçant avec le temps. La violence avec laquelle les mots peuvent tomber laisse présager un sentiment de colère. L’artiste a voulu montrer l’impact des mots.

Les mots sont tout aussi brutaux qu’une violence corporelle. Ils ont un impact physique sur l’interlocuteur. Nous pouvons ressentir de la tristesse et de la colère face à cette œuvre. L’histoire de l’humanité est peinte de sang rouge à travers de multiples combats : les guerres civiles romaines, les croisades, la guerre de 100 ans, les deux grandes guerres mondiales, la guerre froide et les catastrophes atomiques avec le bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki. Cependant, aucune de ces guerres ne nous a calmées. De violents combats continuent en Irak, en Afghanistan, en Israël et en Palestine. Et le sang des victimes continu à couler.

Le mot « seal » signifie le sceau. Ainsi, le titre sous-entend que ces sentiments sont enfermés. On n’ose plus dire ce que l’on pense, on garde tout pour soi.

 

Le deuxième sceau est aussi une référence biblique du livre de l’Apocalypse.  Les sept sceaux sont interprétés comme sept prophéties dictées par Dieu. Dans le deuxième sceau, un cheval rouge apparaît, tuant des hommes et emportant avec lui la paix du Monde. Ce deuxième cavalier de l’Apocalypse symbolise une guerre sanglante. On peut penser à une troisième guerre mondiale, la plus atroce de toutes, qui pourrait venir un jour, comme si la paix ne pourra jamais advenir, les hommes étant incapables de mettre un point final à tous les combats.

L’artiste veut exprimer sa révolte contre la haine qui anime les peuples pour que nous la dépassions.

Ces mots qui s’agitent au fil du temps et qui se répètent, peuvent nous interroger aussi sur le rôle des médias. Cette profusion d’informations qui se déverse sur nous, peut nous donner le sentiment que l’on cherche à nous imposer des représentations, à nous manipuler, à nous imposer un modèle d’obéissance qui passe du respect au politiquement correct.

Les mots et cette violence quotidienne peuvent engendrer une attitude passive, comme si nous étions accablés devant nos écrans de télévision. La place que prend la socialisation par les médias peut être inquiétante. C’est probablement l’une des critiques transmises par cette œuvre.

Historiquement, les médias jouent le rôle de contre-pouvoir. L’équilibre se trouve dans la libre expression de tous et la liberté d’accès aux moyens de communications. Que ce soit de façon autoritaire ou de façon plus subtile, l’influence des médias peuvent exercer sur l’opinion publique est une tentation trop forte pour nous laisser indifférent.

Les grands médias nationaux ont de telles positions lors de mouvements sociaux, dans le problème des retraites, nous avons l’impression qu’il n’y a plus d’alternatives, ils apparaissent très clairement  pour les réformes et contre la grève. Ils ont une sorte de monopole et quelque part le pouvoir de faire vivre le mouvement ou non. Le quatrième pouvoir respecte-t-il la démocratie ?

 

Pour finir, nous pouvons classer cette installation dans le sujet « l’éloge de la dérive », car l’auteur base son œuvre d’art sur une partie des défauts du quotidien de nos Sociétés.

 

 

26-Poncet Lise - Thivolle Nicolas

Please, help yourself

                                             Ceren Oykut

 

         L’œuvre de Ceren Oykut : « Please help yourself » est un dessin mural en noir et blanc, représentant un village avec des bâtiments détruits. On distingue des bateaux, quelques individus, des maisons, des chiens errants… Cette œuvre est semblable à un story board géant, découpage du scénario d'un film où chaque scène est illustrée par un ou plusieurs dessins. Cette installation peut être interprété comme une représentation d’une histoire d’un village détruit par une catastrophe.

         Sur l’œuvre nous pouvons voir un village détruit. Un bateau est échoué ce qui nous rappelle la photo d’une épave de bateau sur la mer d’Aral qui a disparu. La mer d’Aral s’est réduite de moitié en 50 ans, et on retrouve des paquebots échoués. Les eaux des fleuves irrigants cette mer ont été détournées par les soviétiques dans le but d’augmenter la productivité des champs de coton dans les zones arides.

 

En 1997,  90% des eaux avaient ainsi disparu. Le Kazakhstan et l’Ouzbékistan qui bordent cette mer  subissent les conséquences. En effet ils ne peuvent plus pratiquer la pêche qui était l’une des principales activités. De plus, c’est leur agriculture qui en subit les conséquences, leurs terres sont rongées et détruites par le sel de mer disséminé par les vents. A travers l’œuvre de Ceren Oykut, nous pouvons voir une critique :   les hommes peuvent détruire irrémédiablement la nature.

         De plus l’artiste a détruit la perspective, des gros plans touchent des plans larges comme si il n’y avait plus de perspective, plus de futur. Le spectateur semble pouvoir utiliser une loupe grossissante, comme sur un ordinateur pour vérifier de plus près les effets de ce cataclysme, et s’interroger sur l’avenir de notre planète. L’absence de couleur, pas de verdure, peu de personnages, nous donne une impression de mort, après une guerre, ou une explosion atomique, peut être Tchernobyl.

         Le titre est très clair « Please, help yourself » signifie en français, « s’il te plait, aide-toi toi même », l’artiste souhaite que nous n’attendions pas une catastrophe pour réagir, il incite les spectateurs :

C’est à nous de réagir et de lutter pour empêcher la destruction de la planète.


 

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