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SES BELLEY
20 décembre 2016

Biennale d'art contemporain de Lyon 2013 1ES1

Synthèse 1ES1 sortie Biennale d’art contemporain 2013 :

 

1- Yvoz Yelena 2-DEMARCHI Vincent 3-Nicollet Lucile 4-GAULTIER Lison 5-OGEARD Anaïs 6-Martinod Claire 7-Maskani Ayoub

 

 

1- Yvoz Yelena Biennale d'Art Contemporain, Lyon

1ere ES1

 

Entrée du camp S-21, Cambodge

 

Erró – « For Pol Pot »

Erró a visité les camps de redressement des Khmers Rouges durant un voyage au Cambodge, il a aussi recueilli de nombreux témoignages de personnes ayant vécu sous le régime du dictateur Pol Pot. Son œuvre, « For Pol Pot » est le fruit de ses recherches. Tableau noir et blanc aux dimensions gigantesques, cette œuvre est le témoin des conditions de détention dans les prisons et les camps. Comment l'artiste, à travers ce tableau, est-il parvenu nous décrire les horreurs faites pas les Khmers Rouges au XXe siècle ?

Dans ce tableau, nous pouvons observer un nombre incalculable de crânes, de squelettes représentant la mort, des corps désagrégés... L'artiste, Erró, à travers ce tableau, nous permet d'être les témoins d'une partie du génocide cambodgien. En effet, au XXe siècle, au Cambodge, Pol Pot, dictateur, a mis en place des prisons et des camps de redressement où étaient envoyés des intellectuels et autres personnes ; ainsi, près de 2 millions de personnes auraient trouvé la mort sous ce régime. Ainsi, Erró, artiste engagé, nous dévoile une part cachée des conditions de détentions. L'horreur que nous inspire cette œuvre est peut être un miroir de la réalité. Les massacres, les tortures orchestrés sous le dictateur SalothSâr ont laissé une société en souffrance, ce tableau représentant une prison retrace l'histoire d'un génocide. Les crânes hurlent, ce qui nous montre combien les conditions ont pu être affreuses, les prisonniers étaient torturés. Au premier plan, un homme tente d'écrire mais sa main est rongée tout comme son stylo et son papier ; peut-être que la scène est trop dure, trop horrible pour être décrite. Aucun mot ne pourrait arriver à retranscrire cette vision, cela paraît irréel, digne d'un film d'horreur, pourtant tout ceci a bien existé. Ou peut être qu'à travers cet homme dans l'incapacité d'écrire, l'artiste a voulu dénoncer la censure faite à cette époque car les faits ont été tus.

Au second plan du tableau, à gauche, nous pouvons voir un gros cochon à l'air amusé portant sur la poitrine les initiales P.P, il se peut que l'artiste ait voulu viser directement Pol Pot, le titre nous le laisse penser, « For Pol Pot », le leader des Khmers Rouges, auteur du génocide cambodgien. Ce cochon représenté avec une robe relevée dévoilant huit mamelles peut représenter le cochon nourricier. En effet, il est le seul personnage du tableau à paraître libre, vivant, et les prisonniers tentent de l'atteindre à travers les barreaux de la prison ou plutôt des cages. Il représente peut-être le gardien de cette prison, la liberté puisque lui seul est libre. Mise à part cette unique figure de liberté dans le tableau, il est aussi le seul personnage à sourire, peut être prend-il plaisir à voir toute cette horreur perpétuelle autour de lui, il semble ne pas s'émouvoir face à tant de souffrances. Détenteur de la liberté, détenteur de la nourriture avec ses mamelles, ce cochon met mal à l'aise en comparaison avec les corps décharnés, inhumains autour de lui. Dans les camps de détention du Cambodge comme le S-21, les hommes étaient privés de nourritures, ce cochon libre et inatteignable représente peut-être la nourriture donc la vie pour ces prisonniers.

Le fait que ce tableau ait été créé à partir de collages assemblés et qu'il soit agencé comme une bande dessinée permet de développer le côté irréel de la situation. Cette scène pourrait sortir tout droit d'un cauchemar et pourtant elle représente la réalité du Cambodge au XXe siècle mais elle peut se référer aussi au génocide juif et tzigane orchestré par l'Allemagne nazie au même siècle. Cependant l'univers de la BD n'est pas totalement respecté ; en effet, aucune vignette n'est présente pour délimiter le décor et séparer le tableau en cases, ce qui crée un effet d’amoncellement, d'entassement des corps en lambeaux, des squelettes... Tout nous saute aux yeux, notre sens de lecture est faussé. Les dimensions du tableau créent aussi l'effet d'être happé, à l’intérieur du tableau qui est bien plus grand et large que nous, ce qui ne fait que décupler nos sensations, et notre impression d'être perdus. Erró par cet effet a voulu nous transmettre l'histoire dont ces lieux peuvent être chargés ; dans les prisons, les prisonniers étaient entassés tout comme ces personnes dont le visage est tordu de douleur, méconnaissable, inhumain.

Toujours dans la composition du tableau, l'absence de couleurs est d'autant plus frappante. La couleur représente la vie, son absence témoigne de la mort présente dans ces camps, la vie est absente, aucune couleur ne pourrait représenter ces horreurs tellement ces dernières sont indescriptibles, épouvantables. Cette absence de couleurs peut refléter aussi les conditions de détention, les prisonniers ne voyant pas le jour... Ainsi ce tableau comportant du blanc et des nuances de noir permet de détonner, de se démarquer, notre vision ne se concentre plus sur les couleurs mais sur les corps démembrés. Cette œuvre existe aussi en couleurs, cependant ces dernières sont extrêmement vives, criardes, elles agressent. Erró a donc travaillé sur la place des couleurs ; d'un côté, on peut interpréter l'absence de couleurs par un manque de vie, et de l'autre les couleurs vives nous sautent aux yeux et la diversité peut agresser et rappeler les corps des prisonniers ou des « mutants » présents dans le tableau. Ainsi les couleurs sont un excellent moyen de faire passer un message, avec ou sans, l'artiste arrive tout de même à nous frapper par la force qui se dégage de ce tableau.

 

Ce tableau se fait le témoin d'atrocités survenues sous la dictature de Pol Pot, leader des Khmers Rouges. Erró se fait le narrateur de la lourde et douloureuse histoire du Cambodge à travers cette œuvre. L'absence de couleurs peut être le signe d'une trop grande douleur tue du peuple cambodgien. A la différence de Soulages, peintre qui après la Seconde Guerre Mondiale, s 'est vu dans l'incapacité de peindre en couleur face à l'atrocité que cette guerre avait laissée, Erró, lui peint encore en couleurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2-DEMARCHI Vincent Biennale Lyon 2013

1ES1

 

 

La Biennale d’art contemporain de Lyon se déroule du 12 septembre au 05 janvier 2013. Elle regroupe, sur cinq lieux différents, des œuvres d’artistes du monde entier qui exposent pour se faire connaître, ce sont généralement des jeunes qui nous proposent leur vision du monde. Nous verrons à travers différentes œuvres plusieurs idées transmises afin de nous faire réfléchir sur notre société.

« Jusqu’où vont-ils aller ? » C’est peut être ce que s’est demandé Yoko ONO lorsqu’elle a fait son oeuvre. Nous pouvons d’ailleurs faire de même à la vue de cette œuvre. L’artiste a volontairement mis les spectateurs en position d’acteur afin de les pousser à agir. Leurs réactions nous donnent à réfléchir. On pourrait tout d’abord parler de ceux qui ne se lèvent pas, ils n’en trouvent peut être pas le courage ou cela ne les intéressent pas mais ils ne font rien. Après nous devons nous interroger sur ceux qui se lèvent. Parmi eux il y a ceux qui le font pour pouvoir dire « Je l’ai fais », c'est-à-dire pour l’expérience, ils ne découpent qu’un petit bout de tissu. Mais ceux qui aiment ça coupent de gros bout et vont même jusqu'à repasser plusieurs fois. Ils sont près à dévêtir une femme juste pour monter sur scène, on peut penser qu’ils veulent connaître la célébrité. On ne peut alors s’empêcher de faire le lien avec la télé réalité et les souffrances qui peuvent en découler. En effet beaucoup de participants à ces émissions qui ont cru être monté au sommet et sont retombés très douloureusement sur terre.

Une autre idée abordée lors de cette biennale a été reprise par plusieurs œuvres comme pour montrer son importance dans la société d’aujourd’hui. La lutte contre le racisme est en effet une priorité pour beaucoup d’artistes. De Glenn Kaino à Lili Reynaud Dewar en passant par Mary Sibande. Dans son œuvre « I’m Intact and I Don’t Care » Lili Reynaud Dewar critique la société raciste de l’époque mais nous fait bien comprendre qu’aujourd’hui tout n’est pas parfait. Elle danse avec une ceinture de bananes, cela peut nous rappelle le lancé de banane qu’a subit Christiane Taubirat ainsi que sa ressente comparaison à un singe. De même on peut citer Mary Sibande et son œuvre sur son pays natal l’Afrique du Sud, ici on peut percevoir une critique saillante de l’Apartheid régime prônant la ségrégation entre blancs et noirs. Bien sûr on pense à Nelson Mandela symbole de cette lutte contre le racisme dont les nouvelles du décès tournent en boucle sur toutes les télés du monde.

Après le racisme on peut parler de l’esclavage puisqu’ils vont trop souvent de paire. Jonathas de Andrade dans « 40 blacks candies is R$1.00 » l’artiste dévoile le rapport de domination qui a existé dans son pays, le Brésil, où l’Etat tentait de tout camoufler. A travers la préparation d’un bonbon l’artiste rappelle l’esclavagisme et les terribles conditions de travail dont étaient victimes les noirs dans les siècles passés. En donnant un exemple précis, l’artiste nous amène à réfléchir sur ce type d’actes qui touchait aussi bien les Etats-Unis que la France.

Ces œuvres remplissent aussi un devoir de mémoire, Glenn Kaino utilise son installation pour nous demander « Que retient-on aujourd’hui ? ». Le but est de savoir ce que l’Histoire a retenu de cet acte qui a fait polémique en 1968. De même elle permet de faire connaître cet événement aux plus jeunes. Ainsi qu’à s’interroger sur notre société d’aujourd’hui. Les noirs sont ils égaux aux blancs ? Le racisme est il toujours d’actualité ? A-t-il eu raison de se battre ? Ces questions dont toujours d’actualité surtout dans un contexte de montée du racisme en France. On peut parler aussi de l’hommage que fait Lili Reynaud Dewar à une danseuse noire des années 30 qui a vécu en France après avoir quitter les Etats-Unis à cause de sa couleur de peau.

Enfin on peut aborder la dénonciation du régime dictatorial de Pol Pot au Cambodge, Erro condamne la torture infligé aux ennemis du dictateur cette peinture sous une forme ressemblant à de la bande dessinée nous raconte une histoire. Nous sommes ici témoins. Cette œuvre critique le régime totalitaire qui a massacré son peuple. Elle nous permet de nous rappeler que ces types de régimes ont malheureusement marqués notre Histoire et que même si on a tendance à l’oublier, de nos jours encore existent des dictatures. Et que beaucoup de peuples ne sont pas libres.

On peut conclure en disant que toutes ces œuvres plus différentes les unes que les autres ont un point commun, à travers des exemples précis de l’Histoire, elles savent nous interroger sur le monde d’aujourd’hui et nous amènent à nous questionner sur les conséquences de ces événements. Serons-nous capables de trouver des réponses pour faire avancer la société ?

3-Nicollet Lucile Biennale de Lyon 2013

 

Première ES1

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette 12ème édition se porte sur le thème de la narration, et chaque artiste cherche à nous faire partager une émotion spéciale. Il s’agit d’abord de raconter une histoire, nous faire interpréter un récit ou bien de le créer sur l’instant présent.

Une œuvre qui nous fait réagir nous en tant que spectateur et qui m’a marquée est celle d’Antoine Catala au Musée d’art contemporain. Cette installation représente à l’aide de plusieurs structures un rébus « Il était une fois… ». A travers cette œuvre novatrice qui met en place des techniques actuelles on ressent le besoin de créer nous-même notre propre histoire. L’artiste nous invite à se poser des questions, tout d’abord à déchiffre son œuvre. En effet on se demande alors pourquoi il y a autant de câbles à terre, pourquoi avoir choisi une île. C’est le début d’une réflexion qui nous mène à imaginer la suite.

L’histoire qui nous est racontée, n’est pas perçu pareil par tout le monde c’est le message qu’a voulu faire passer Ian Cheng dans son œuvre « Entropy Wrangler ». Il s’agit d’un logiciel qui met en scène des objets et dont le déroulement n’est jamais le même et ne sera plus jamais pareil que ce qu’il n’a déjà été. Chaque spectateur de cette œuvre n’est pas capable prévoir ce qui va se passer, car le logiciel ne suit aucune logique. Il est en perpétuelle création d’une histoire. On est donc confronté à des visions différentes liées à l’instant où nous avons visualisé un passage de cette histoire sans fin.

Dans certaine œuvre exposée on se pose des questions sur le rôle et la place des individus dans la société. Notamment la place de la femme. La performance de Yoko Ono « Cut Piece » de 1965, est assez marquante à ce niveau-là. En effet l’artiste fait partie de son œuvre. Elle fixe un protocole qui est de couper un bout de ses vêtements. A travers cette projection l’artiste insiste sur le fait que chacun agit différemment, mais surtout selon le sexe. On voit que le public est très réticent à couper ses vêtements sur le début de la performance. Mais ensuite les participants se prennent au jeu, au final c’est un homme qui coupe ses bretelles. Ono se retrouve presque nu. Pendant la majeure partie de la performance l’artiste est assise immobile. Ono représente la femme qui devient un objet sexuel. L’absence de communication et de mobilité la déshumanise. Mais le public accentue encore plus cet effet, car c’est leur participation qui en fait devenir un objet. Pendant les années 1970, les femmes voulaient récupérer leur corps. C’est la révolution sexuelle, ce mouvement est marqué par l'émancipation sexuelle des femmes, l'affirmation de l'égalité des sexes. Bien que la pièce d’Ono fût crée dans les années 60, l'art s'étend sur des domaines toujours plus vastes et dénonce de plus en plus la société. Ce que l’on retient de cette performance, c’est qu’elle dénonce le patriarcat, les agressions sexuelles dans la société, en particulier envers les femmes.

On retrouve parmi les œuvres qui dénoncent la société, celle de Jonathas De Andrade qui a réalisé « 40 bonbons noirs à R$ 1.00 ». Cette œuvre a pour but de mettre au jour la réalité de la situation sociale au Brésil. Il y a deux parties qui composent cette œuvre une première sur le déroulement de la fabrication du « nego bom ». On y retrouve des tableaux attirant avec des couleurs vives. Des explications simples, comme si l’on avait juste à suivre une recette. Elle donne une image positive, avec des jeunes travailleurs souriant et fière d’être là. Il en ressort de cette partie l’image que le Brésil souhaite donner. En revanche la deuxième partie fausse complètement cette image. On nous délivre la réalité de la chaîne de production avec des témoignages réels de brésiliens exploité dans ces usines. Ce sont des heures de travail pour des salaires peu élevé ainsi que des conditions de vie déplorable. Tout cela camouflé par un Etat qui est juste à la recherche du profit et qui fait la publicité d’un Brésil démocrate. L’artiste dévoile la véritable nature du Brésil montrant que ce pays n’a pas véritablement abolit de l’esclavage en 1888.

 

 

 

 

 

 

 

4-GAULTIER Lison 12ème Biennale d’Art Contemporain de Lyon

1ES1

 

 

 

A l’occasion de la 12ème Biennale d’Art Contemporain de Lyon, nombres d’artistes sont venus exposer leurs œuvres dans différents musées de la ville tels que la Sucrière (ancien bâtiment industriel des usines Beghin Say) et le Musée d’Art Contemporain. Gunnar Kvaran, le commissaire de cette 12ème Biennale est d’origine islandaise. Son pays étant réputé comme ayant un riche patrimoine culturel oral, avec différents contes et légendes traditionnels, c’est peut être une des raisons qui a décidé le commissaire à choisir pour cette Biennale le thème du récit : « Entre-temps… Brusquement, Et ensuite ». Et c’est à travers ce même thème que les artistes expriment ce qu’ils ont à dire sur notre société.

L’œuvre d’Alexandre Singh est un assemblage de différents tableaux en noir et blanc reliés par des traits. Elle est accompagnée d’une citation du cinéaste Michel Gondry « C’est comme quand on se souvient d’un rêve : on finit par en faire une histoire pour que ça fasse sens ». L’œuvre correspond bien au thème de cette 12ème biennale qui repose sur la narration. En effet lorsque le spectateur observe cette œuvre, il entame une démarche d’interprétation en cherchant un sens de lecture : de gauche à droite par exemple, ou en partant du cadre central et en suivant les traits de connexion entre les tableaux. Comme l’indique la citation, l’œuvre représente le rêve. L’auteur l’a structuré de façon à rappeler la narration qu’on se fait d’un rêve, il a disposé différents éléments (un voyage en train, un homard, Pablo Picasso, Michel Gondry en contrôleur etc. …) auxquels on essaye de trouver des liens pour rendre l’ensemble des éléments compatibles et qu’ils forment une unité : le récit.

 

« Ne traitez pas l’art comme cette chose sacrée et intouchable ». C’est ce qu’écrit Paulo Nimer Pjota dans son œuvre exposée à la Sucrière. La pensée de cet artiste brésilien veut inciter chaque individu à contribuer à l’Art. Paulo Nimer Pjota étant lui-même issu du Street Art, sa démarche vise à nous prouver que tout le monde peut avoir accès à l’expression artistique. Il réitère son message sur la façade de la Sucrière qu’il a réalisé (voir ci-dessus) et où il encourage chacun à faire comme lui et y laisser sa trace. Cette incitation à la participation du public, s’oppose aux règles de respect de l’art dans les musées, y compris à la Biennale, avec une interdiction de toucher ou détériorer les œuvres. Justement, l’artiste distingue la participation du public de la détérioration des œuvres.

Ce genre de démarche a aussi été exploité par Yoko Ono, lorsqu’en 1964, elle réalise une performance filmée. Elle se tient immobile, sur scène et invite les spectateurs à venir découper un bout de ses vêtements. Sa performance entraîne plusieurs interrogations sur la participation du public. Tout d’abord en proposant cette opportunité aux spectateurs, Yoko Ono leur impose un choix : participer ou ne rien faire. Cela entraîne une réflexion chez le spectateur quant à sa propre démarche en tant qu’individu. La performance entraîne aussi une réflexion chez l’artiste sur jusqu’où va le public quand il peut participer, ce que les libertés du public ont comme impact sur les limites et les libertés de Yoko Ono en tant qu’artiste (la réaction qu’elle s’autorise face aux actes des spectateurs, les limites qu’elle fixe à la performance, quand elle va décider d’y mettre fin) mais aussi en tant qu’être humain. La performance s’arrête quand Yoko Ono estime que le public a atteint les limites de son intimité. Dans cette œuvre, le résultat final importe moins que le processus en lui-même.

Toujours en lien avec l’intimité, Yoko Ono expose une œuvre composée de posters montrant les parties intimes d’une femme, elle s’intitule « My Mummy Was Beautiful ». Ici, la vision du spectateur est très impliquée, l’interprétation de chacun est un point mis en valeur à travers cette œuvre. Certains pouvant y trouver de l’irrespect envers la figure symbolique de la mère par des attraits érotiques et choquants. La répétition des photos pouvant alourdir, voir salir l’intimité de la mère. Néanmoins, chez d’autres, le fait de répéter les deux photos, sous forme d’une série de six posters peut habituer à cette vision et créer une atmosphère apaisée et complice. De plus, associer ces images au terme « Mummy » permet de les adoucir mais aussi de rendre à la mère sa nature de femme qu’elle est avant tout. Le titre de l’œuvre nous laisse supposer que l’artiste est plus favorable à la seconde opinion, consistant à encenser l’image maternelle d’une nouvelle façon. Toujours est-il qu’il est intéressant d’observer chez chaque spectateur si ce sont les mots qui prennent le dessus sur les images ou si ce sont les images qui prennent le dessus sur les mots, orientant les ressentis de chacun sur l’œuvre en question.

 

L’œuvre de l’artiste brésilien Jonathas de Andrade s’intitule « 40 nêgo bom é um real ». Elle raconte la fabrication des nêgo bom qui sont des bonbons traditionnels brésiliens. On observe une forte compatibilité avec le thème de la biennale : l’œuvre est une narration en deux temps. Une partie est très artistique avec des peintures colorées et vives, quelques fragments de texte et une autre est composée de documents écrits, de portraits en noir et blanc et de numéros s’apparentant plus à une recherche documentaire. On peut interpréter cette division comme deux versions de l’histoire. L’une étant objective, elle rappelle une enquête policière ou un dictionnaire, l’autre étant plus subjective, avec des couleurs artificielles. C’est comme si l’auteur avait voulu d’une part dénoncer la manière dont ces bonbons sont fabriqués en exposant certains faits : mauvaises payes, mauvaises conditions de travail, esclavagisme possible… Et d’une autre part, la partie plus artistique peut imiter l’histoire qu’on modifie, en triant l’information pour la rendre plus idyllique et épurée de ce à quoi peut ressembler la véritable fabrication de ces bonbons. C’est une forme de dénonciation de l’hypocrisie dont peuvent faire preuve les patrons de la fabrique de nêgo bom. A travers cette comparaison de deux versions de la même histoire, l’artiste utilise l’art comme moyen de comparaison, d’investigation et de dénonciation.

Au travers des différentes œuvres étudiées, nous avons pu mettre en évidence plusieurs idées présentes dans cette Biennale, que ce soit à propos de la démarche des artistes, de la manière dont ils utilisent l’art, ou des fonctions qu’ils lui attribuent. Nous avons souligné quelques aspects des œuvres qui concernent le fond ou la forme que leur ont donnés les artistes. C’est par le thème du récit et de la narration que les artistes exposés nous font part de ce qu’ils ont à dire sur notre société.

 

 

 

 

5-OGEARD Anaïs Biennale d’Art contemporain

1ES1 / Groupe 1

 

 

Le thème de cette 12ème biennale de Lyon : «Entre-temps… Brusquement, Et ensuite» décidé par Gunnar B. Kvaran, commissaire, permet cette année aux artistes de nous exposer leur vision du monde, il n’y a pas vraiment de limites à la narration et les artistes peuvent s’en emparer pour évoquer leurs souvenirs, dénoncer des fait, raconter ou inventer des histoires. Comment l’Apartheid et la ségrégation raciale sont-ils dénoncés au Musée d’Art Contemporain et à la Sucrière ?

Dans l’œuvre de Glein Kaino : «19.83», l’auteur «repeint» les images encadrées de la course de Tommie Smith aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968. Les images de la course en partie floues, mettent en évidence la difficulté à se souvenir. Au moment de la remise des médailles, le 1er et le 3ème ont levé le poing en signe de contestation. Que retient-on sur l’histoire ? Pouvons-nous laisser la ségrégation entre êtres humains selon leur couleur perdurer ?

L’œuvre de Mary Sibande : «Succession of the Three Ages»  parle d’une histoire gravée dans la tête de l’artiste : l’Apartheid que sa grand-mère a subit en Afrique du Sud toute sa vie. Les fils de couleur violette présents dans l’œuvre représentent la couleur par laquelle les manifestants étaient aspergés, cette encre était indélébile et grâce à cela ils pouvaient être facilement identifiés par les forces de l’ordre. À travers cette œuvre nous pouvons voir qu’elle et sa mère ont du mal à se construire en tant qu’êtres humains car elles sont véritablement traumatisées par l’histoire qu’a vécue leur aïeule.

L’œuvre de Lili Reynaud-Dewar : «I’m Intact and I don’t care» représente une femme nue qui se peint en noir et qui danse, elle fait référence à Joséphine Baker qui a quitté les Etats-Unis avant la Seconde Guerre Mondiale pour gagner sa vie à Paris. Danseuse dans un cabaret, son style est unique : elle danse nue avec une ceinture de bananes autour de sa taille. Joséphine Baker a adopté beaucoup d’enfants de différentes origines et donc de toutes les couleurs comme pour réinventer un monde meilleur.

 

Meleko Mokgosi dans «Pax Kaffraria : The Ruse of Disavowal» met en place une installation circulaires de tableaux. Il veut représenter la période pendant laquelle les britanniques, les hollandais et les portugais ont colonisé l’Afrique du Sud et plus particulièrement le Botswana pour ouvrir une route commerciale. Ceci a créé une forte immigration blanche car la région était riche grâce à l’exportation de diamant et d’or. Les blancs ont enfermé les noirs dans des sortes de ghettos et mis les enfants en prison, l’Apartheid était né. Aucune révolte n’était permise sous peine de mort. Sur les tableaux on peut apercevoir les chiens qui étaient dressés pour surveiller et même pour tuer les noirs. Les tableaux se mêlent pour raconter des histoires de mariage, de vie, qui peuvent se mélanger et c’est en fait au spectateur d’imaginer sa version de l’histoire.

Enfin, Jonathas de Andrade dans «4O black candies is R$ 1.00» sépare en deux son installation. D’un côté il y a la recette pour la fabrication de ces bonbons, on voit les noirs qui chantent en travaillant, le bonheur, la joie en travaillant. De l’autre côté, on peut voir que tout ne se passe pas comme on vient de nous le montrer car ce sont en fait des esclaves qui fabriquent les bonbons. Ils travaillent nuit et jour sans aucunes libertés et en ayant un salaire de misère. Nous pouvons donc conclure qu’il peut y avoir deux façons de raconter l’histoire et que ce n’est pas forcement comme on nous raconte l’histoire que les choses se sont se passées.

En conclusion, par leurs œuvres et par le thème de la biennale, les artistes nous amènent à réfléchir sur ce qu’il se passe dans les autres sociétés. Mais le spectateur doit aussi se dire qu’il faut avoir avant tout un regard critique sur notre propre société.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

6-Martinod Claire Biennale d'art contemporain de Lyon 2013

1ère ES 1



Du 12 septembre 2013 au 5 janvier 2014, la biennale d'art contemporain est mise en place à Lyon, pour la douzième fois. Celle-ci se déroule tous les deux ans. Lors de cette exposition, plusieurs oeuvres ont été présentées : ce sont des installations modernes, visant à refléter la société d'aujourd'hui à travers la vision ou le vécu de l'artiste. Ceux-ci peuvent utiliser la peinture, la photographie, un mini film ou même des objets du quotidien transformés afin de faire véhiculer une idée. Comment peut-on interpréter ces oeuvres afin d'en trouver les idées sous entendus dans chacune d'entre elles ?

Tout d'abord, l'installation "40 black candies is R$ 1.00" de Jonathas De Andrade représente d'un coté, la recette des nêgo bom, soit les bonbons noirs, avec des illustrations représentant les différentes étapes de la fabrication de ce bonbon par des Brésiliens. On peut y voir des travailleurs sereins, travaillant confortablement. De l'autre coté, des témoignages des ouvriers de l'usine où l'artiste a mené une enquête font contraste avec les images précédentes. Ces témoignages décrivent les conditions de travail et les salaires misérables des travailleurs. Ceux-ci sont sous payés, et donc exploités. Cette installation semble donc dénoncer l’exploitation des travailleurs noirs par les blancs, qui prétendent que c'est une chance pour eux de leur donner du travail et du progrès par le biais de la colonisation.

Ensuite, l'oeuvre intitulée "For Pol Pot" de Erro est une sorte de bande dessinée sans case, qui représente des personnages dans une extrême souffrance, de par leurs visages effrayés et horrifiés, ainsi que des prisonniers. Le titre de l'œuvre (qui est le nom d'un dirigeant politique du Cambodge), associé à cette installation nous font deviner que cette oeuvre représente un régime dictatorial, où il y avait des camps de redressements pour les intellectuels. Ceux-ci vivaient dans la famine, étaient torturés et exterminés. Ainsi, l'artiste a peut être voulu soulever le sujet de la torture en nous posant une question : "Seriez-vous capable de torturer une personne?"

A travers sa vidéo nommée "Cut Piece", Yoko Ono nous dévoile une performance plutôt surprenante réalisée en 1964. On peut y voir l'artiste assise sur scène, et un ciseau est mis à la disposition du public, afin qu'il puisse venir monter sur scène, et découper un morceau de vêtement de l'artiste, qu'il emporte ensuite avec lui. Ainsi, Yoko Ono permet au public de ne plus être un simple spectateur d'une performance, mais plutôt le créateur d'une oeuvre. Nous pouvons relever les différents comportements des spectateurs : il y a ceux qui ne découpent qu'un petit morceau de manche, et ont seulement pour but de participer à l'oeuvre et ceux qui ont pour objectif de déshabiller l'artiste. Nous pouvons donc remarquer que le fait de donner le droit à quelqu'un de faire certaines choses peut lui enlever toute valeur morale de l'esprit, et que les lois sont créées afin de limiter les individus dans leurs abus.

L'installation sur deux pièces appelée "I'm Intact And I Don't Care" de Lili Reynaud-Dewar est une référence à Joséphine Baker, danseuse afro-américaine, qui avait pour habitude de danser avec comme seul habit, une ceinture de banane. Cette spécificité fait référence au fait que les blancs disent des noirs, qu'ils dansent "comme des sauvages". Cette installation nous montre donc sur des écrans une femme nue, recouverte d’encre noire, qui danse dans plusieurs lieux, à la manière de Joséphine Baker. Nous pouvons voir cette oeuvre comme une oeuvre défendant la lutte contre la ségrégation raciale, toujours présente dans la société actuelle.

Enfin, l'installation "Succession Of Three Ages" de Mary Sibande, nous dévoile un bout de l'histoire de l'Afrique du Sud, nommé l'Apartheid. Lors de cette période, les personnes de couleur noire étaient fortement discriminées, et limitées dans le domaine du droit. La présence de la couleur violette dans l'oeuvre rappelle l'utilisation de l'encre violette, qui était jetée par les forces de l'ordre sur les manifestants de couleurs noirs afin de les reconnaître. Cette installation dénonce elle aussi la ségrégation raciale.

7-Maskani Ayoub Sortie Biennale

PES1Groupe 1

 

 

 

La Biennale d'art contemporain de Lyon est un événement international qui a lieu une fois tout les deux ans. Cette année Thierry Raspail et Gunnar B.Kvaran, ont adopté pour cette XII Biennale de 2013 le thème de la narration : «Entre-temps ...Brusquement, et Ensuite». L'art contemporain, c’est l'art crée par les jeunes artistes de notre époque qui ont en moyenne 25/30 ans. Ces jeunes veulent véhiculer un message c'est à dire nous faire réfléchir sur notre ou nos société(s) actuelle(s).

Société, arts et Histoire ont-ils un lien ? Notre société évolue-t-elle ?

« Lorsque Sophie met son uniforme de bonne, le motif simple devient une robe victorienne qui se transforme en costume de super héros »

L’Apartheid est une période indélébile dans l’Histoire des populations originaires d'Afrique qui a marqué plusieurs sociétés. L’Apartheid c'est la domination des « blancs » sur les « noirs » qui a pour fondement une hiérarchisation des races et des ethnies.

Dans son œuvre, qui est une installation, Mary Sibande représente cet Apartheid par les lianes violettes qui entravent une femme noire et ses chevaux. Ici, le violet représente les ex-autorités sud africaines qui avaient des uniformes violets. Ce violet fait aussi référence à l'encre violette indélébile qui était jetée sur les manifestants lors des grandes manifestations pour qu’ils soient retrouvés, arrêtés, emprisonnés ou exécutés par la suite. L'encre indélébile reflète donc l'indélébilité de l'Histoire dans les mémoires de chacun et dans la mémoire commune qui constituent l'Histoire Objective. L'artiste critique donc à travers son oeuvre la société sud africaine qui a évolué sur ce point grâce à Nelson Mandela mais cette évolution n'est que partielle : cet apartheid continu mais change de formes il continu à travers les classes sociale en Afrique du sud où la population « blanche » reste en haut dans la hiérarchie sociale et les populations « noires » restent dominées.

Le rapport dominant /dominé n'a fait que changer de forme mais est resté dans le fond.

« Dans la capitale de l'une de ces nations moderne dont l’existence est récente... »

Dans l’œuvre « Superlatives and Resolution » l'artiste veut nous faire percevoir, dans un premier temps, les sociétés comme nous les voyons : de manière stéréotypée et sans aucunes réflexions de notre part. Dans cette installation nous avons une projection d’une scène anodine et commune à toutes nos sociétés sur différents écrans à différentes distances créant un effet de 3D. Certains de ces écrans font une ombre sur l'image générale. Cette ombre c'est ce que l'on ne voit pas si on ne pense pas et repense pas notre observation de la société et de l’Histoire. Certains événements de l'Histoire plus ou moins important ainsi que certains éléments de la société sont cachés par les sociétés et certains aspects de nos sociétés seront cachés à l'avenir pour ne pas nuire à celle-ci. On peut donc dire que les images stéréotypées des sociétés sont mises en valeur et médiatisées par celle-ci pour contribuer à oublier, à cacher davantage ce que l'on ne veut pas que l'on voit. De ce fait, on ne voit que les aspects « positifs »de la société et non ce qui est critiquable. Les sociétés ne préservent que quelques éléments mineurs qui sont « négatifs » pour simuler l'objectivité des médias et cela aujourd’hui est encore une réalité.

« Le soir du 16 octobre 1968, j'étais debout sur un podium au milieu du stade olympique de Mexico, une médaille d or autour du coup … »

Glenn Kaino , quant à lui nous propose une œuvre du nom de « 19,83 » qui relate un fait sportif qui a marqué les mémoires, qui deviendra par la suite un fragment de l'Histoire et qui sera une référence dans la société noir américaine. Le 16 octobre 1968 à Mexico ont eu lieu les Jeux Olympique après l'assassinat de Martin Luther King, la final du 200m masculin a été remporter par Tommie Smith, un coureur noir américain qui a eu « l’audace » de lever son poing ganté de noir et de baisser la tête en guise de solidarité avec les Blacks Panthers un groupe politique revendiquant l’égalité et luttant contre la ségrégation raciale aux États-Unis. Ce geste a été la cause de la fin de sa carrière de sportif car il a été interdit de compétitions sportives et sa médaille d'or lui a été retiré. L'Histoire reste floue sur cet événement qui est un témoignage du racisme anti-noir dans le monde Occidentale. Pour reconstituer et raconter cet événement l'artiste organise une installation. La succession de tableaux qui sont en réalité des photos sépia qui ont été (pour relever de la nostalgie) retouchées et floutées par Glenn Kaino. Chaque photo représente un moment de la course avec le temps inscrit en bas de chacune la seconde de la course qui correspond au moment de la course qui a duré 19,83 secondes d’où le titre. On peut mettre cet événement et les idées de l’époque en lien avec la société française contemporaine de notre époque avec la monter du racisme en France avec le contexte de la crise économique  et notamment le sentiment de discrimination que l'on retrouve en France dans les « cités » où la population est principalement d’origine Africaine. Le racisme continu d’exister dans les société qui nous sont contemporaines et ce même après les travaux de grand hommes comme Nelson Mandela, Martin Luther King et Malcolm X qui ont lutté pour l'égalités des droits civiques.

« Nêgo Bom est le nom d’un bonbon très populaire ici, au Nord-est du Brésil... »

Jonathas De Andrade est un artiste brésilien qui lui aussi nous présente une installation étudiée et réalisée à partir de documents quasi anthropologiques et cette œuvre en deviendra un. L'installation présenté ici nous oblige à nous déplacer : il y a des peintures qui représentent les différentes étapes de production de ce bonbon à la noix de coco et à la banane, c'est une population noire qui est chargée de la production de ce bonbon. Cette population est représentée travaillant dans la sérénité, en s'amusant ce qui en fait une représentation idyllique. A cela s'ajoutent des « témoignages » racontant des anecdotes amusantes présentant des excès de liberté douteux et des salaires excessifs. En opposition avec ces aspects l'artiste a placé plus loin des véritables témoignages, des témoignages non truqués montrant la réalité sur ces camps de production : en réalité des esclaves sont forcés de travailler dans le conditions les plus extrêmes obtenant à la clef un salaire dérisoire. On peut y lire une dénonciation des conditions de travail la société brésilienne. Cette population d'esclaves noirs constitue une partie considérable dans la population du Brésil. Le déplacement imposé par l’artiste est provoqué de manière volontaire et doit représenter notre manière de prendre l’Histoire et les publicités sur des produits venant des pays ateliers c'est à dire qu’il faut apprendre à lire entre les lignes et voir derrière les images. Ce mouvement doit aussi nous faire réfléchir sur la manière avec laquelle on doit mener notre réflexion sur l'évolution des sociétés qui nous sont contemporaines.

« Je marche dans Venise avec Nicola, quand nous croisons un homme qui porte des lunettes noires équipées de mini camera »

Enfin, Lili Reynaud Dewar retrace le vie de Mlle Becker avec son œuvre du nom de « I'm Intact and I Dont Care » qui est une installation. Mlle Becker est une danseuse noire qui a commencé à danser aux Etats-Unis et pour fuir ou plutôt tenter de fuir le racisme, elle choisit de venir en France dans les années 1930 dans un contexte de crise. Elle commence à danser dans les Cabarets de Paris très fréquentés à l'époque. Très vite, elle connaît un grand succès et sa couleur de peau lui faisait de la « publicité » qui en réalité est de la « discrimination positive » car les noirs sont connus pour leurs talents musicaux, au point que les Occidentaux se « déguisaient » en « noirs » lors de représentations musicales. Cet élément est repris par Lili Reynaud Dewar lors pour en faire une partie intégrale de son œuvre : l'encre noire est omniprésente. Mais le racisme est lui aussi omniprésent et refleurit dans le contexte de la crise de 1929, comme à chaque crise. Mlle Becker en sera elle victime mais elle saura exploiter cet aspect pour accroître son succès en faisant de l'autodérision et en se servant des stéréotypes sur les noirs. C'est donc pour cela qu’elle dansera « comme une sauvage » avec une ceinture de banane. Cette œuvre peut être mise en lien, en ce contexte de crise, avec le racisme qui refait surface en France et en Europe avec la montée des Nationalistes et avec l'affaire du célèbre personnage politique français : Christiane Taubira. Madame Taubira a été l'objet d'insultes raciste et ce, même par les plus jeunes. Dernièrement, lors d’une manifestation on pouvait voir une jeune enfant qui brandissait une banane et criait « la guenon » en désignant la Gardienne des Sceaux. Le Front National en France a lui aussi utilisé des propos raciste contre cette même personne : une ex-candidate du FN avait publie l’image de Christiane Taubira à coté de celle d’un bébé singe.

Nous pouvons donc en conclure qu’art, société et Histoire sont intimement liés. On peut aussi noter que l’évolution de nos sociétés «modernes» ou contemporaines gardent beaucoup d’aspects des sociétés «traditionnelles» : les sociétés ne font que changer d'enveloppe mais elles préservent presque le même fond. On peut donc dire que l'art contemporain c'est l’art qui provoque des réactions grâce aux nouveaux moyens de matérialiser l'art comme l'installation qui est une des formes artistique les plus présentes sur le milieu de l'art contemporain. Les artistes cherchent à nous faire réfléchir sur notre société et notre monde ainsi que sur l'évolution de ces derniers. Ils cherchent aussi à rappeler qu’il ne faut pas faire de la mémoire commune, une mémoire sélective qui constituera l’Histoire de notre temps.


 

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