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SES BELLEY
20 décembre 2016

Biennale d'ar contemporain de Lyon 2013 1ES2


Biennale d’art contemporain Lyon 2013            1ES2

 

1-BLONDEAU  Solenne 2-Darinot  Antoine  3-Aurélie Fischer  4-CHARVIN Élisabeth  5-MUZACI  Drenushë 6-BOUVIER Julie                                                                                                                       

1-BLONDEAU  Solenne                                                Biennale d'art contemporain

PES1

  

 

       
       
 


 

La performance de Yoko Ono réalisé en 1965 nous permet d’analyser le comportement des spectateurs. C'est à ces derniers de participer à l'œuvre en allant découper un morceau des vêtements du personnage.

Il faut avoir un certain courage pour se lever, monter sur scène, et aller découper un bout de vêtements d'une femme qui est assise et qui ne se défend pas. Les personnes qui se lèvent n'ont pas peur du regard des autres, elles recherchent peut-être même leur attention. Ce genre de comportement peut faire penser à un fait social bien connu du 21e siècle : les télé-réalités. Ce sont des jeunes, principalement, qui sont prêts à agir, à vivre sous le regard constant des autres, pour justement capter l'attention des autres. Certaines personnes aiment se mettre en scène tout en se sachant observées.

La plupart des individus qui sont montés sur scène durant la performance de Yoko Ono sont des hommes. On ne peut pas éviter de parler du côté pervers de la situation. Un des spectateurs a tout particulièrement retenu notre attention, il est venu deux fois sur scène. La première fois il découpe un petit morceau et va se rasseoir. Mais lorsqu’il revient la deuxième fois, il découpe entièrement le débardeur de Yoko Ono et également son soutien-gorge. Yoko Ono se retrouve donc torse nu. L'artiste a mis en place un protocole à respecter, impose aux spectateurs de ne pas découper de morceaux plus grands qu'une carte postale. Cet homme n'a pas respecté ce protocole. L’artiste est un peu décontenancée par la situation, le spectateur lui a un sourire satisfait : il a eu sa minute de gloire.  

Nous pouvons également nous interroger à propos de la torture. Jusqu'où un individu est-il capable d'aller ? Dans cette situation le contrôle social n’agit plus, Yoko Ono ne va pas riposter lorsque le spectateur découpe un immense morceau de ses vêtements et enfreint les règles qu’elle a fixées. Il faut croire qu'aucun des spectateurs n'a trouvé cela malsain, déshabiller une femme sous les yeux d’autrui.  On peut penser que sans contrôle social, les êtres humains n’ont que très peu de limites à ne pas dépasser. Un très grand nombre de personnes semble être capable de torturer si une personne qui a autorité leur en donne l'ordre.

Yoko Ono a ici une position de victime, de femme objet. Elle ne se défend pas et laisse faire les spectateurs comme ils le sentent. Elle leur laisse la liberté de se lever et de venir vers elle.

Nous nous sommes focalisés sur le comportement des spectateurs, les réactions de l'artiste auraient également pu être analysées plus en profondeur, mais peut-être faut il s’interroger sur nos réactions ?

 

 

2-Darinot  Antoine      

 


 

 

 

 
   


 Cette 12e Biennale présentait de nombreuses œuvres contemporaines traitant toutes à leur façon du sujet imposé par le Commissaire Gunnar B. Kvaran : "Entre-temps... Brusquement, Et ensuite". 

 

 Pour sa part, Erro, artiste Islandais vivant en France, a créé For Pol Pot, une œuvre représentant des centaines de dessins du style Comics, un style de dessin américains réalistes d'actions le plus souvent liés à un ou plusieurs héros ou super héros. Erro représente donc des têtes, des parties du corps, des personnages, des extraits de scènes en noir et blanc, le tout se chevauchant, s'empilant, ne laissant aucune place au vide et recouvrant la totalité de la toile. Cette masse considérable de personnages forme un flux d'information énorme, presque étouffant, pesant, qui met le spectateur en face de la réalité de ces bandes dessinées, une violence visuelle qui ne choque plus personne, elle fait partie de la société. Les enfants, les adultes lisent ces BD aux images agressives, ils s'en sont imprégnés, ces représentations font parties des normes de la société moderne et ne choquent plus personne.

Mais ce qui nous terrifie, c’est que nous sommes face à des faits réels qui se sont passés, l’artiste a recueilli ces images observées autour du monde, les assemblant pour dévoiler une violence assimilée par la société moderne. Ces toiles mettent en scène des héros ayant pour but de combattre des ennemis à l'apparence agressive. « Tout événement historique, tout conflit armé, on le sait, se double d'une guerre des images », en effet, et cette fois c'est Erro qui la mène cette guerre des images. Cette toile nous montre les atrocités a fait subir à son pays, le dictateur Cambodgien Pol Pot qui a massacré sa population et transformé le lycée Français en centre de détention et de torture. Cette masse d'images et d'informations toutes plus troublantes les unes que les autres,  agressent l'œil du spectateur qui ne sait plus où se poser.

Erro répond donc au thème imposé « Entre-temps... Brusquement, Et ensuite » par cette toile dénonce les agissements du dictateur Pol Pot, en utilisant la violence irréelle du monde de la BD Comics assimilée par la société moderne mais qui restera gravée dans nos consciences, et dans le temps en mémoire de ces massacres perpétués par Pol Pot.

 

  


 

 

Karl Haendel a également traité de la violence du monde au travers de dessins  réalistes tracés au crayon de papier, dans une installation intitulée People Who Don't Know They're Dead. Un dessin représente une voiture de luxe, de type Lamborghini qui met en valeur l'apparence agressive de cette voiture créée par les formes sèches, directes, pointues, provocantes de cette voiture qui reflète en fait l'idéal automobile, la voiture dont la société rêve. L’agressivité des formes est une norme recherchée de notre société moderne et qui valorise l'estime de soi des individus. Cette voiture peut également faire l'objet de provocation directe entre le propriétaire de cette voiture et les autres individus qui se sentiraient inférieurs en terme de biens, d'argent car cette voiture a un prix tout aussi provocateur que sa forme, le propriétaire pourrait avoir une sentiment de supériorité par rapport aux autres usagers de la route qui rouleraient avec des véhicules beaucoup plus banales, c'est cette vanité de l'objet et du propriétaire qui représente la violence de cette voiture.

Un autre dessin de Karl Haendel représente un petit garçon déguisé en shérif. Cette oeuvre montre l’inculcation dès le plus jeune âge, des valeurs de la société, valeurs qui se retrouvent à travers ce déguisement de shérif, un personnage « gentil » qui devait faire régner la loi et la justice à l'époque du Far West. Le shérif a pour devoir d'arrêter les criminels, le plus souvent par la force et en utilisant des armes à feu. Le port d’arme à feu est banalisé, transmise et assimilée par les enfants qui représentent la société de demain. Le droit de se faire justice soi même reste une revendication essentielle aux Etats-Unis. Nous sommes face à une société imprégnée de cette violence et qui comme le dit le titre tue les individus sans qu'ils ne le sachent (Traduction du titre : Des gens qui ne savent pas qu'ils sont morts).

Au travers d'un dessin représentant trois filles d'âge différent déguisées en Batman : ces filles se mettent dans la peau d'un personnage qui lutte contre le mal, le déguisement étant lui même violent : noir, moulant, masqué, avec des lames aux avant-bras. Cette oeuvre, Karl Haendel l'utilise notamment pour nous rappeler que James E. Holmes a ouvert le feu sur la salle durant une avant première du film Batman dans un cinéma du Colorado, tuant douze personnes et en blessant cinquante-huit. Les victimes en voyant arrivé Holmes déguisé en Joker (L'ennemi de Batman) n'ont pas réagit croyant que c'était une mise en scène du cinéma pour le lancement publicitaire du film. Cet exemple est la parfaite conséquence de cette banalisation de comportements violents instillés chaque jour. Holmes s'est laissé emporter par son personnage qu'il avait assimilé et le public ne s'est pas méfié de lui alors qu'il portait des armes à feu car ces individus avaient également assimilé cette violence.

            Erro et Karl Haendel dénoncent donc les multiples formes de violences de la société moderne, violence qu'elle contient et qui se transmet de génération en génération à travers la socialisation.

 

 

3-Aurélie Fischer, 1ère E.S                 Biennale d’art contemporain de LYON

 

 

         Tous types d’œuvres peuvent servir à dénoncer ou faire réfléchir son destinataire sur un sujet d'actualité, des faits passés... Les messages sont nombreux et variés, et diffèrent selon les individus qui les reçoivent, leurs visions et leurs connaissances du monde.

Une question revient cependant pour chaque œuvre, quels messages pouvons-nous retenir des rencontres avec le travail des artistes ?

 

 

         Tout d'abord, les artistes nous questionnent sur les racismes entre les êtres humains et les tortures qui s'en suivent. Yoko Ono invite les spectateurs à découper ses vêtements, elle a fixé un protocole, elle ne sait pas ce qui va se passer. Le comportement du spectateur allant découper les vêtements de Yoko Ono peut poser des questions, pourquoi cette personne va-t-elle se lever ? On peut ici se demander jusqu'où un individu est capable d'aller, qu'est ce qui l'incite à agir ? Lili Reynaud-Dewar, femme blanche, se met dans la peau noire de Joséphine Baker pour réaliser son œuvre. Cette  femme s'est battue pour l'égalité raciale. Elle rejoint la France en 1925 et intègre un cabaret où elle dansait nue, vêtue d'un simple pagne de bananes. Les tapisseries de fruits rappellent cela. Glenn Kaino, artiste américain, a effacé des photos des Jeux Olympiques, les gagnants noirs, ils ont levé le moins le poing en signe de contestation lors de la remise des médailles dans les années 50. Pour ce geste de revendication, ils ont été interdits de toutes courses internationales par le C.I.O. Pierre de Coubertin avait pourtant affirmé que tout le monde possédait le droit de participer. Enfin l'installation de Meleko Mokgosi est construite de différents panneaux relatant l'histoire du Botswana. Les peintures nous confrontent directement aux questions de la colonisation et de la nation.

En effet, ces quatre œuvres nous questionnent sur la ségrégation des noirs, et les massacres lors des manifestations pour revendiquer l’égalité ou plus largement, pourquoi les hommes ont torturé et torturent encore chaque jour ? Des hommes se sont battus contre la ségrégation, l'Apartheid, manifestations légitimes de résistance, comme Martin Luther King, Nelson Mandela ou encore Rosa Parks. Ils sont tous à la recherche de la même chose, faire reconnaître l'égalité des droits entre les noirs et les blancs. En outre, d'autres personnes luttent et disent non à toutes autres formes de torture. En Argentine, les Mères de la Place de Mai, se réunissent en souvenir de leurs enfants enlevés pendant la guerre sale, à la recherche de leurs petits enfants livrés par la dictature militaire à de nouveaux parents plus dignes de les éduquer.

         Certains individus vont dénuder Yoko Ono pour avoir leur minute de célébrité, la recherche de leurs plaisirs personnels leur fait nier les souffrances qu’ils peuvent infliger à cette femme qui est traité comme un objet, elle n’est plus un être humain. Les sexes, les couleurs, les religions hiérarchisent les êtres humains, et ils ne seraient alors pas tous égaux dans la société. Au 20ème siècle, l'Apartheid en Afrique du Sud, la Shoah sont des preuves d'un racisme permanent. Il faut diviser les hommes, et leur enseigner qu’ils sont supérieurs.  Massacrer l’autre devient la seule alternative, l’autre n’est pas un être humain, qui a droit au même respect que nous. La ségrégation interdisait aux noirs de se mélanger aux blancs, le mariage mixte était proscrit et ce jusqu'en 1993 ; Nelson Mandela mis fin au régime de l’Apartheid. Cependant, en 2013, écraser l’autre parce qu’il est différent, la torture et les ségrégations restent fréquentes.

         Par ailleurs, certaines œuvres nous interrogent sur ce que l'histoire retient et veut retenir. Dans l’œuvre de Glenn Kaino, on s'interroge sur ce que l'histoire a gardé de ces hommes noirs ayant gagné. L’inégalité entre les noirs et les blancs est toujours d’actualité. Qu'est ce que l'histoire retient, de quoi se rappelle t-on ? Tavares Strachan raconte le récit oublié de la première femme cosmonaute américaine, Sally Ride. Ces personnes ont été exclues de l'histoire, elles ne répondaient pas aux critères sociaux de la société dans laquelle ils vivaient. La place des femmes, des femmes homosexuelles dans la société est niée. Sally Ride n'a pas été reconnue, son histoire est fragile, symbolisée par les petits bureaux en craie. Elle a été oubliée.  Les hommes étant allés dans l'espace ont eux une histoire bien écrite et connue dans la société. Yoko Ono, assise à la mode japonaise est dans une situation d'objet. Elle abandonne toute volonté, comme si elle n'existerait pas en tant qu'être humain. Comme beaucoup de femmes par le passée, elles devraient rester sous l'autorité de leur père, puis de leur mari. Ce n'est qu'en 1946 que les femmes obtiennent le droit de vote en France, en 1967 le droit à la pilule, ainsi que la dépénalisation de l'avortement et encadrement légal de l'interruption volontaire de grossesse (IVG)  en 1975.

        

 

         Pour conclure, nous pouvons mettre en évidence une volonté commune des artistes, dénoncer les racismes des sociétés passées et présentes. Ils reconstruisent l'histoire et la montrent sous des aspects souvent non évoqués. C'est une réelle prise de conscience.

        

 

4-CHARVIN Élisabeth                                         Biennale d'art contemporain 2013

1°ES1

 

 

Tout d’abord, l’œuvre de Paulo NIMER PJOTA exposée au MAC a réalisé son œuvre sur des tôles qui peuvent provenir des favelas. La pauvreté, le surpeuplement nous sautent aux yeux. La mafia qui transparait avec les tatouages présents sur la tôle, comme pour  marquer de son empreinte les habitants. L’Etat de droits est inexistant dans ces favelas car la mafia contrôle son territoire et empêche toutes actions judiciaires, il n'y a donc pas d'égalité de droits, la justice dans ces lieux est en conséquent celle du plus fort. C'est alors une bataille permanente pour avoir les pouvoirs. Nous ne sommes pas en démocratie. Cependant en dehors de cette zone la population vit dans de meilleures conditions, cela amène donc la question de l'inégalité sociale dans le monde.

Nous pouvons nous interroger sur les  vanités qui sont présentes dans la composition. Le crâne est rattaché à l'homme, il peut faire allusion au lieu de la pensée mais également à la mort. L'homme a besoin de se rappeler que cette dernière est constamment présente, il doit jouer un rôle pendant qu'il est encore en vie. Il souhaite devenir acteur de sa vie et non pas spectateur, d'où le besoin de se la rappeler grâce aux vanités souvent représentées dans l'art. Nous pouvons relier cet argument à la question de l’inégalité. L'auteur souhaite t-il que le spectateur joue un rôle important dans ce milieu en se posant des questions sur l’existence des inégalités sociales. Comment l'homme peut agir pour les réduire ? Les vanités nous ramènent à notre condition d'humain, alors pourquoi certaines personnes doivent vivre dans des favelas et d'autres non ?

Dans la performance de Yoko ONO s'intitulant « Cut Piece ». L'artiste invite un spectateur à venir couper un morceau de ses habits. Elle ne sait donc pas ce qu'il va se passer. C'est le spectateur qui fait toute l’œuvre, qu'est ce qui pousse un spectateur à agir en public. Faisons-nous réellement n'importe quoi quand on a l'autorisation : nous citerons l'exemple de l'Argentine où pendant la dictature, les enfants qui sont nés sous ce régime dictatorial ont été enlevés de leur famille afin d'être élevés par une famille proche du pouvoir en place. Cela pose la question de l’obéissance, des droits du pouvoir. Cela signifie t-il que tout le monde peut torturer une personne si une autorité lui confère ce pouvoir ?

Puis, l'artiste Yoko ONO est assise dans une position traditionnelle japonaise rappelant les Geishas. L'artiste se est met en situation d'objet, elle est assise et ne réagit pas aux spectateurs qui viennent lui couper un morceau de ses vêtements. Cela rappelle que les femmes aux qu’elles ont apprend que c’est normal de subir, elles ne peuvent rien faire d'elles mêmes, elles resteront passives, elles ne peuvent pas agir librement. Les femmes n'existent  pas en tant qu'être humain ; elles ne possèdent donc pas de droits. Cette œuvre remet en question la place des femmes dans la société. Sont-elles véritablement émancipées de l'homme dans certaines parties du monde... ?

Yoko ONO souhaite dénoncer le fait qu'on la déshabille. Déshabiller, contre sa volonté, c’est enlever ces droits, c’est nier que l’on est un être humain, comme quand on déshabillait les juifs quand ils arrivaient dans les camps de concentration.

 

Nous pouvons donc en conclure que les œuvres présentées à la Biennale d'Art Contemporain ont pour thèmes des sujets bien réels de notre société. Les œuvres nous questionnent sur notre place, nos actes d’être humain vivant en société.

 

 

5-MUZACI  Drenushë                                    12ème Biennale de Lyon

  1°ES2-L

 

 

 

               La 12ème Biennale de Lyon a accueilli de nombreuses œuvres et notamment Des gens qui ne savent pas qu'ils sont morts de Karl Haendel. Cet artiste est américain et a choisi de représenter un recueil de photographies, de mots ou de coupures de journaux, formant ainsi des récits. Notre regard est immédiatement attiré par de grandes photographies d'une femme et d'une petite fille lesquelles sont déguisées en Batman, personnage fictif justicier. Celles-ci font référence à la fusillade dans un cinéma américain, en 2012, lors de la première du film Batman : The Dark Night Rises. Un autre dessin de cette installation nous rend curieux à cause de la coupure du journal par un rectangle noir. Ce journal semble être israélien comme le montre l'écriture en hébreu. Nous avons pu observer des photographies d'hommes politiques et surtout celle d'un pistolet. L'artiste a ainsi pu nous amener à penser au conflit palestino israélien mais surtout à nous interroger sur la partie manquante du journal qui peut représenter la censure ou le papier annonçant un décès. Grâce à ces éléments,  et le fait de représenter son œuvre sous forme d'installation permet de faire sentir aux spectateurs concernés les thèmes comme la vengeance, la colère ou la violence. De plus, l'artiste a déclaré lors d'une rencontre que son choix s'est porté sur le traitement des thèmes sociaux et politiques à cause du taux de meurtre élevé aux Etats-Unis, des idées du bien, du mal, de la colère et de la violence développés dans les journaux, ces thèmes pouvant toucher non seulement les Etats-Unis mais un grand nombre de personnes.

 

       

               L'œuvre d'Erro, For Pol Pot (Tuol Sleng S-2 est la reproduction dessinée en noir et blanc d'un assemblage de peintures et collage. Pour la réaliser, l'artiste s'est inspiré d'une visite effectuée en 1993 au Musée du Génocide de Tuol Sleng, à Phnom Penh, au Cambodge. Il a découvert les horreurs qui se sont déroulées entre 1975 et 1979, période pendant laquelle Pol Pot et les Khmers Rouges étaient au pouvoir. L'univers  représenté à travers l'oeuvre est proche de cyberpunk, genre de science-fiction qui se base sur la dystopie, une société où il serait impossible d'atteindre le bonheur. Il y a des démons, des monstres et images agressives mais aussi des références aux massacres avec la présence des squelettes. Quant à la bande centrale, elle est tirée de Kamandi, un comic post-apocalyptique où les animaux règnent sur le monde et où les humains sont revenus à l'état sauvage. Elle symbolise ici, les expérimentations médicales qu'ont subies les prisonniers de S-21. Nous pouvons conclure que l'oeuvre a été minutieusement travaillée, le titre nous éclaire car Pol Pot était un dictateur cambodgien dans les années 1970 et Tuol Sleng S-21, le nom d'un ancien lycée français transformé en centre de détention et de torture à cette époque.  

 

 Installation réalisée par Tavares Strachan, artiste originaire des Bahamas. Avec cette installation, cet homme a voulu rendre hommage à Sally Ride. En effet, l'oeuvre est composée de différentes sculptures et dessins retraçant ainsi une partie de l'histoire de la conquête spatiale tout en évoquant la fascination de l'artiste pour S. Ride. L’œuvre se dévoile au fur et à mesure que le spectateur se déplace dans l'espace, contournant les cimaises qui se font face. Ces dernières suggèrent symboliquement les pages d'un ouvrage littéraire. Sally Ride, la première cosmonaute américaine, a été exclue de l'histoire car elle était homosexuelle et fantasque donc elle ne correspondait pas aux critères admis et n'était pas la bonne héroïne. Cela nous amène à nous interroger sur les valeurs de la société mais aussi sur l'objectivité du savoir transmis, comme le montre T.Strachan avec la table et la chaise faites en craie et symbolisant l’inculcation réalisée par l’école.. Nous pouvons donc dire que l'artiste questionne la figure du héros dans un contexte de Guerre froide aux Etats-Unis, ainsi que la place des femmes dans cette société.

 

 

            Yoko Ono, artiste originaire du Japon a choisi de participer elle-même dans l'oeuvre. En effet, elle s'est assise sur la scène d'un théâtre en 1964, en prenant la pose traditionnelle d'une femme japonaise. Elle invite ainsi les participants à découper chacun un morceau de ses vêtements avec une paire de ciseaux, d'où le titre de l'oeuvre Cut Piece. On peut remarquer tout de même  qu'il y a un protocole, c'est à dire la durée de la performance et l'interdiction de lui couper les cheveux. La performance suscite l'interrogation dans l'esprit des spectateurs d'où la question, jusqu'où iront les participants ?

        Nous pouvons observer que le visage de l'artiste reste impassible et qu'elle-même se représente comme un objet. Elle peut ainsi faire référence aux femmes qui n'ont aucun droit et passent de l'autorité de leur père à celle de leur mari, donc des femmes non émancipées. Yoko Ono nous pousse à s'interroger sur la portée symbolique de son  geste et la signification d'une telle action.

 

Enfin, Je suis intacte et je m'en moque est une installation réalisée par une artiste française, Lili Reynaud-Dewar. Cette œuvre est composée de deux parties. Dans une pièce se trouve un lit au milieu duquel se situe une fontaine, puis dans une autre pièce, les murs sont recouverts de tissus délavés. Selon l'artiste, cela représente un jeu sur le public et le privé mais aussi un contraste entre le lit qui se tâche et les murs qui se délavent. Comme Yoko Ono, cette dernière participe elle-même dans l'oeuvre comme nous avons pu le remarquer dans la vidéo de la deuxième pièce. Elle y effectue des chorégraphies de Josephine Baker, laquelle est le sujet principal. Cette femme, d'origine afro-américaine, s'est installée à Paris dans les années  1920. Elle était célèbre pour son métier de danseuse mais surtout pour sa consécration à la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis. Ainsi en l'incarnant, l'artiste a voulu  renverser des questions de représentation par rapport au blackface (imitation par les blancs américains de danses et de chants des noirs américains) tout en recréeant cela d'une façon non discriminante et sans moquerie mais dans le respect, l'identification et le désir de ressembler à cette figure de J.Baker. De plus, elle explique lors d'une rencontre que le but de cette installation est de traiter des questions raciales, féministes et d'émancipation.

    

 

   

 

6-BOUVIER Julie                             Biennale d'Art Contemporain 2013

1ère ES1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Performance de Yoko Ono, Cut Piece (1964)

 

 

            Tout d'abord, dans l'installation de Glenn Kaino, intitulée 19,83, nous apercevons des photos repeintes d'une course des jeux olympiques de Tommie Smith. Cet athlète afro-américain, pendant la remise des médailles, après avoir gagné la course, baisse la tête et lève le poing pour protester contre l’absence de droits civiques pour les noirs. Suite à cette révolte, le CIO lui retire sa médaille et l'interdit de course. Ainsi, les photos repeintes effacent les coureurs ; nous n'arrivons plus à les distinguer. Cette méthode nous donne l'impression qu'ils ont été effacés de l'histoire. Si l'artiste ressort ce problème aujourd'hui, c'est peut-être pour nous interroger sur la place des noirs dans la société actuelle : leur intégration a-t-elle évoluée ? Cette œuvre nous montre une des violences envers les noirs.

 

            Ensuite, dans l’œuvre People who don't know they're dead, de Karl Haendel, nous pouvons voir une grande affiche représentant la page d'un journal écrit en hébreu, où se trouvent le dessin d'un pistolet, et un rectangle noir au milieu. Cette affiche est dessinée au crayon à papier ce qui nous montre la fragilité de la liberté d'expression car il suffit d'un coup de gomme pour que tout disparaisse. De plus, le rectangle noir au milieu nous montre que tout n'est pas dit, qu'il y a donc de la censure. L'artiste veut donc dénoncer le contenu des médias qui n'est pas forcément juste : ils privilégient souvent le sensationnel aux actualités importantes. Enfin, le pistolet représenté en grande taille nous fait penser à la violence des faits divers que l'on voit souvent dans les journaux ou à la violence dans laquelle sont accueillis les journalistes dans certains pays.

 

            De plus, dans la performance de Yoko Ono, intitulée Cut Piece, nous voyons l'artiste assise et immobile, qui attend que des spectateurs viennent découper un morceau de ses vêtements à l'aide d'une paire de ciseaux. A travers cette œuvre, Yoko Ono nous permet de suivre le comportement des spectateurs. En effet, déshabiller une femme en public est possible, des interdits sont levés. Malgré une socialisation leur interdisant de le faire, un grand nombre de spectateurs, notamment des hommes vont agir pour avoir une minute de gloire. Cependant, ils effectuent une sorte de torture psychologique sur Yoko Ono qui va se retrouver nue en public. Lorsqu’une personne lève un interdit, beaucoup d’êtres humains sont capables de violences intolérables envers les autres.

 

            Puis, dans l'installation I'm intact and I don't care de Lili Reynaud Dewar, il y a des vidéos où nous voyons l'artiste, peinte en noir et nue, en train de danser. Elle se met dans la peau de Joséphine Becker, danseuse noire qui s’est battue les inégalités raciales. Cette danseuse partie des États-Unis pour la France, est devenue  une célèbre danseuse nue. Avec cette vidéo, l'artiste nous interroge sur les inégalités entre les blancs et les noirs, toujours d'actualité, qui peuvent empêcher certaines personnes de réaliser leurs rêves. De plus, la chorégraphie que réalise Lili Reynaud Dewar se répète sans cesse, avec les mêmes mouvements réguliers, les inégalités raciales n'ont pas vraiment évolué, qu'elles tournent en boucle.

 

            Enfin, dans l’œuvre de Paulo Nimer Pjota intitulée Ensemble de peintures, l'artiste a travaillé sur des surfaces métalliques rappelant les tôles des bidonvilles du Brésil. A travers cette peinture, nous pouvons percevoir la pauvreté, une grande partie de la population vit dans des bidonvilles où il y a des problèmes d'hygiène, de surpeuplement et de sécurité. Des crânes, des vanités nous rappeler la présence de la  mort, de la violence permanente et les conditions de vie très difficiles dans les bidonvilles. C'est la loi du plus fort qui règne : le contexte social fait que le comportement des individus est  violent.

 

            En conclusion, ces œuvres soulèvent des problèmes actuels dans notre société. Elles ont toutes pour fonction de dénoncer la violence permanente dans laquelle nous vivons. A travers chaque œuvre, nous pouvons donc nous interroger sur les valeurs de notre société et le comportement des individus qui la compose. Elles permettent également de remettre en question notre propre comportement en société.

 

 

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